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Rachat d'Uramin par Areva: la cour d'appel de Paris ordonne de nouvelles mises en examen

Un débat subsistait entre les juges et le parquet, qui souhaitait que soient prononcées d'autres mises en examen, refusées par les juges.

Un débat subsistait entre les juges et le parquet, qui souhaitait que soient prononcées d'autres mises en examen, refusées par les juges. - Eric Piermont - AFP

En 2007, Areva, alors dirigé par Anne Lauvergeon, faisait l'acquisition de cette société minière canadienne pour 1,8 milliard d'euros. Un fiasco financier sur lequel la justice mène plusieurs enquêtes. La cour d'appel de Paris a ordonné de nouvelles mises en examen dont l'ex-patronne du groupe.

La cour d'appel de Paris a ordonné lundi de nouvelles mises en examen pour d'anciens dirigeants d'Areva, dont l'ex-patronne Anne Lauvergeon, dans le volet comptable de l'affaire du rachat controversé de la société minière canadienne Uramin, selon des déclarations à l'AFP de source proche du dossier.

Uramin avait été acquis par Areva pour 1,8 milliard d'euros en 2007 mais l'exploitation plus difficile que prévu de ses mines a fait tourner l'opération au fiasco et contraint le groupe public français à passer de lourdes provisions en 2011, après le départ d'Anne Lauvergeon.

Ce rachat controversé est au cœur de deux enquêtes: l'une porte sur des soupçons d'escroquerie et de corruption lors de l'acquisition de la compagnie minière; l'autre sur les provisions inscrites par Areva, les magistrats soupçonnant des responsables du groupe d'avoir présenté des comptes inexacts pour masquer l'effondrement de la valeur d'Uramin.

L'enquête est bouclée

Dans cette partie du dossier, les juges ont notamment déjà mis en examen Anne Lauvergeon pour "présentation et publication de comptes inexacts" et "diffusion d'informations trompeuses", tandis que l'ancien dirigeant de la filiale des mines, Sébastien de Montessus, a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Les juges ont bouclé leur enquête mais un débat subsistait entre eux et le parquet, qui souhaitait que soient prononcées d'autres mises en examen, refusées par les juges.

Dans son arrêt, la chambre de l'instruction a infirmé l'ordonnance des juges et réclamé que soient prononcées ces nouvelles mises en examen. En l'occurrence, celle d'Anne Lauvergeon pour "délit d'entrave" et celles de Sébastien de Montessus et de Nicolas Nouveau, ex-directeur financier de la filiale des mines, pour "complicité de présentation de comptes inexacts", "complicité de diffusion d'informations trompeuses" et "délit d'entrave", a précisé cette source.

La cour d'appel a également demandé la mise en examen pour "délit d'entrave" de Gérard Arbola, l'ancien numéro deux du groupe, d'Alain-Pierre Raynaud, ex-directeur financier d'Areva, et de Thierry Noircler, ancien responsable de l'audit du fleuron nucléaire, désormais appelé Orano.

Gérard Arbola est déjà mis en examen dans cette affaire pour "présentation et publication de comptes inexacts" et Alain-Pierre Raynaud pour "complicité" de ces mêmes faits. Dans l'autre volet de l'affaire, sur les conditions de rachat d'Uramin, Anne Lauvergeon a été placée sous le statut de témoin assisté.

P.S. avec AFP