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Pénurie de médicaments: Elisabeth Borne installe une mission et veut des pistes d'ici trois mois

Deux produits, largement utilisés par les Français, concentrent les inquiétudes: les versions pédiatriques du paracétamol et l'amoxicilline, l'antibiotique le plus prescrit dans le pays.

Elisabeth Borne a annoncé jeudi l'installation d'une mission interministérielle chargée de formuler des premières pistes "sous trois mois" sur la "régulation" et le "financement des produits de santé", dans un contexte de pénuries croissantes de médicaments.

La Première ministre souhaite, dans un communiqué, "qu'un diagnostic partagé puisse être posé sur notre modèle actuel de prise en charge et sur ses voies d'amélioration, gage du renforcement de notre compétitivité industrielle et d'une meilleure lutte contre les tensions d'approvisionnement et les pénuries".

En lien "étroit" avec le gouvernement, les acteurs du secteur et les représentants des patients, cette mission "questionnera la pertinence de nos outils actuels de régulation et de financement des produits de santé".

Six personnalités

Elle formulera ses recommandations à la Première ministre "d'ici l'été 2023, avec de premières pistes attendues sous trois mois", précise le communiqué.

Depuis plusieurs mois, des tensions pèsent sur l'approvisionnement des médicaments. Deux produits, largement utilisés par les Français, concentrent les inquiétudes: les versions pédiatriques du paracétamol et l'amoxicilline, l'antibiotique le plus prescrit dans le pays, principalement pour traiter les angines et otites infantiles.

Six personnalités seront chargées de cette mission: Agnès Audier, ingénieure des mines, ambassadrice France 2030 ; Claire Biot, vice-présidente de l'industrie de la santé chez Dassault Systèmes et administratrice indépendante chez Mauna Kea Technologies, Frédéric Collet, ambassadeur France 2030 ; Anne-Aurélie Epis de Fleurian, directrice associée accès au marché chez Iqvia ; Magali Léo, responsable du plaidoyer au sein d'une association de patients, et Mathilde Lignot-Leloup, conseillère-maître à la Cour des Comptes.

Boycott

Plusieurs objectifs leur sont assignés: "l'accès des patients aux produits de santé, la lutte contre les pénuries, la soutenabilité des dépenses de santé, le renforcement de notre tissu productif (...) dans un objectif de souveraineté sanitaire, l'attractivité des territoires pour les industriels et la relocalisation de produits de santé stratégiques, l'équilibre et l'équité dans la répartition des efforts".

Les fabricants de médicaments génériques et les principaux syndicats de pharmaciens ont annoncé mercredi leur décision de boycotter des discussions prévues ce jeudi au ministère de la Santé, en réaction à des demandes de baisses de prix sur certaines molécules.

La conférence des présidents du Sénat a acté pour sa part mercredi la création d'une commission d'enquête sur la pénurie de médicaments, à la demande du groupe CRCE à majorité communiste.

OC avec AFP