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Masques: les fabricants français en difficulté face à la concurrence étrangère

Des masques sanitaires et un carnet de vaccination affiché sur l'écran d'un téléphone portable à Montpellier le 27 janvier

Des masques sanitaires et un carnet de vaccination affiché sur l'écran d'un téléphone portable à Montpellier le 27 janvier - Pascal GUYOT © 2019 AFP

Après le boom connu au début de la pandémie, les masques "Made in France" sont de moins en moins produits.

Les stocks ne trouvent pas preneur. Dans l'Hérault, l'entreprise PRISM ne fabrique plus qu'un million et demi de masques par mois… alors que ses capacités sont trois fois supérieures. Si elle fait des stocks, l'entreprise vend moins ces derniers temps. Une tendance observée par l'ensemble des producteurs de masques dans l'Hexagone.

Avec une demande qui a logiquement baissé au fil des mois et surtout depuis le 31 juillet, date à laquelle le masque n'est plus devenu obligatoire, il ne reste plus qu'une quinzaine d'entreprises de masques en France.

Dans une lettre adressée le 3 novembre au président de la République et au gouvernement, le syndicat des fabricants français de masques (F2M) alertait "de la situation compliquée" de la filière française. Il réclamait notamment des sanctions contre les établissements publics qui ne respectent pas la clause de préférence européenne pour leur approvisionnement.

"On s'est aperçu que les acheteurs ne jouaient pas le jeu", déplore au micro de BFMTV Christian Curel, le président du F2M. "Ils continuent à acheter des masques qui coûtent le moins cher possible"

La fin du "Made in France"?

Or, selon lui, un masque produit en Chine coûte deux fois moins cher qu'un masque produit en France.

Au plus fort de la crise Covid, en mars 2020, la filière se développait dans l'hexagone. Les usines fleurissaient et produisaient 100 millions de masques par semaine. En visite dans l’une d’elles, Emmanuel Macron avait lui-même défendu le "Made in France."

Fin 2021, une circulaire envoyée à toutes les autorités régionales de santé donnait des instructions dans le cadre de l'achat de produits sanitaires comme les masques et les gants de protection. Avec notamment l'introduction d'une clause de préférence européenne pour les fournisseurs.

Les fabricants réclament donc des sanctions contre les établissements qui ne suivent pas ces instructions.

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