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Les pharmaciens vont pouvoir faire leur pub sur Google

Les pharmaciens pourront être référencés en ligne

Les pharmaciens pourront être référencés en ligne - -

Un arrêt du Conseil d'Etat a fait sauter l'interdiction faite aux officines de se payer un référencement sur le moteur de recherche pour vendre les médicaments qui ne nécessitent pas une ordonnance.

Petite victoire pour les pharmaciens qui vendent en ligne. Dès le 17 mai prochain, ils pourront s'offrir un référencement payant sur Google, pour apparaitre dans les premiers résultats du moteur de recherche. 

Cette pratique était, jusqu'à présent, totalement interdite, selon un arrêté du 28 novembre 2016 qui indiquait que "la recherche de référencement dans des moteurs de recherche ou des comparateurs de prix contre rémunération est interdite" pour les pharmaciens. Pour le gouvernement d'alors, il s'agissait d'encadrer strictement la vente de médicaments en ligne. 

En effet, depuis 2013, seuls les produits qui ne nécessitent pas d'ordonnance peuvent être vendus sur internet, et seulement par des pharmaciens qui disposent d'une officine. L'idée est d'éviter l'apparition d'un géant de la vente de molécules au grand public et éviter la surconsommation de médicaments qui peut avoir des issus fatales, même pour le paracétamol.  

Des sites étrangers bien placés

Problème: les pays voisins de la France n'ont pas forcément la même législation, en particulier sur la question de la publicité. Il suffit d'une recherche sur Google pour constater que des sites francophones ont obtenu des référencements (payants) sur le moteur de recherche. En l'occurrence, il s'agit de site belge ou néerlandais, y compris avec des adresses en .fr.

C'est donc ce déséquilibre concurrentiel qui a été jugé par le Conseil d'Etat le 17 mars dernier, comme le relaye Les Echos. La plus haute juridiction administrative a annulé l'interdiction du référencement payant. "La disposition critiquée instaure une différence de traitement au détriment des officines de pharmacie situées en France" ont statué les juges, soulignant que la mesure était "manifestement disproportionnée au regard des différences de situation susceptibles de la justifier." 

Revirement

En effet, dès lors que les sites étrangers permettent de se fournir facilement en paracétamol ou ibuprofène, invoquer la lutte contre la surconsommation de médicaments ne tient plus. Il s'agit d'ailleurs d'une nouvelle jurisprudence puisque le Conseil d'Etat avait décidé l'inverse en 2018 mais la Cour de justice de l'Union européenne l'avait déjugé en octobre dernier.  

 "Ainsi, la différence de traitement entre les professionnels installés en France et ceux installés dans d'autres Etats membres, qui ne peuvent être regardés comme se trouvant dans une situation différente au regard de l'objet de la règle critiquée, ne repose pas sur des raisons d'intérêt général en rapport avec celle-ci" tranche la nouvelle décision du Conseil d'Etat. Le ministère de la Santé doit donc annuler cette mesure d'ici le 17 mai prochain. 

Thomas Leroy Journaliste BFM Business