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Les panneaux publicitaires de retour à Paris, l'affichage confié à l'Américain Clear Channel

L'affichage publicitaire va faire son retour à Paris.

L'affichage publicitaire va faire son retour à Paris. - BFM Paris

Le Conseil de Paris a voté lundi soir un contrat avec l'Américain Clear Channel pour le retour des panneaux publicitaires, un an après la mise à l'écart de JCDecaux.

Les panneaux publicitaires seront bientôt de retour dans la capitale. Les élus du Conseil de Paris ont voté lundi soir l'attribution du contrat des panneaux d'affichage à l'Américain Clear Channel

La filiale française de l'entreprise américaine Clear Channel choisie devra assurer pendant cinq ans "la conception, fabrication, pose, entretien, maintenance et exploitation" des 1630 panneaux, qui avaient disparu il y a plus d'un an. Sauf recours administratif, les Parisiens pourront dès le mois de juin lire sur ces panneaux des "informations sur l'actualité culturelle, sportive et associative, ainsi que des communications citoyennes, solidaires et municipales auprès des Parisiens", assure la Ville de Paris.

JCDecaux écarté du marché

Jusqu'au 31 décembre 2017, l'exploitation de ces panneaux était liée au contrat Vélib' signé avec une filiale du français JCDecaux, mais dans le cadre du renouvellement de ce marché, il avait alors été décidé de dissocier les deux. Le marché des vélos en libre-service avait été attribué au consortium Smovengo.

Le contrat avec Clear Channel est "une excellente nouvelle qui permettra de retrouver une capacité d'information générale et citoyenne pour les Parisiens", s'est réjoui auprès de l'AFP à l'issue du vote le premier adjoint de la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire.

Il attend une "recette record de 34 millions d'euros minimum garanti par an pour financer les services publics parisiens".

L'opposition prend "exemple sur la ville de Grenoble"

Le vote n'a pas réjoui les élus d'opposition, telle que la conseillère de Paris (LFI) Danielle Simonnet, qui s'est insurgée contre cette décision: "On ne peut pas afficher un plan climat d'un côté et assurer un envahissement publicitaire à côté". "Prenons exemple sur la ville de Grenoble (...) en supprimant la publicité", a enjoint l'élue. 

"En renonçant à défigurer notre ville, à consommer inutilement de l'énergie, formater les esprits; Paris serait à la hauteur de la mission et du rôle qu'elle se targue de vouloir jouer: être le leader dans le monde de la défense du climat", a critiqué de son côté le maire du IIe arrondissement (EELV) Jacques Boutault.

Le porte-parole du groupe PPCI (macroniste), Jérôme Dubus, s'est dit inquiet de ce "nouveau contrat juridiquement précaire", qui risque, selon lui, de produire les "mêmes effets que Smovengo dans un an", faisant référence au lourd retard enregistré par le déploiement du nouveau Vélib.

"On danse sur les ruines fumantes des procédures de marché des contrats de cession de service mal négociées, mal engagées, bâclées" et "ce sont les Parisiens qui risquent de trinquer", a déclaré Eric Azière, chef de file du groupe UDI-Modem. Pour le maire du Ier arrondissement parisien, Jean-François Legaret (LR), "le marché publicitaire est volatile, et les garanties financières qui sont proposés ne sont pas pleinement suffisantes". 

Carole Blanchard avec AFP