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Les nouvelles concessions d'Alstom et Siemens vont-elles convaincre Bruxelles?

L'allemand Siemens et le français Alstom ont soumis de nouvelles concessions à la Commission européenne dans la signalisation ferroviaire et les licences technologiques liées au TGV.

L'allemand Siemens et le français Alstom ont soumis de nouvelles concessions à la Commission européenne dans la signalisation ferroviaire et les licences technologiques liées au TGV. - Thomas Samson-AFP

Siemens et Alstom ont soumis de nouvelles concessions à la Commission européenne mais sont toujours sans certitude d'obtenir son feu vert à leur union, a confirmé Alstom. Ce week-end, Margrethe Vestager a confirmé les avoir reçues, "bien au-delà des délais habituels", alors que l'instruction du dossier à Bruxelles est très avancée.

Les deux sociétés européennes de construction ferroviaire restent dans l'incertitude quant au sort que Bruxelles réservera à leurs nouvelles propositions afin d'emporter la décision favorable de la Commission à leur fusion. "Il n'y a toujours pas de certitude que le contenu de cette proposition sera suffisant pour répondre aux préoccupations de la Commission. Une décision de la Commission est attendue d'ici le 18 février 2019", précise Alstom ce lundi 28 janvier.

"L'ordre de grandeur en termes de chiffre d'affaires" des nouvelles propositions représente environ 4% du nouvel ensemble et "reste inchangé" par rapport à la proposition précédente, ajoute le groupe français.

Paris et Berlin soutiennent ardemment la fusion

Les deux groupes pourraient, dans le domaine du train à très grande vitesse, allonger la durée des licences technologiques qu'ils comptaient céder et en étendre le périmètre géographique à certains pays hors d'Europe. Dans le domaine de la signalisation, les deux groupes offrent de céder de nouvelles activités, aussi bien dans la signalisation à bord des trains, que celles sur les voies de chemin de fer et des tramways.

Ces propositions interviennent lors qu'un veto de la Commission européenne à la fusion des deux groupes se profile et que Paris et Berlin ont, à maintes reprises, plaidé pour que la fusion soit acceptée par Bruxelles, estimant que la montée en puissance de géants chinois menaçait les groupes européens.

Des concessions ultimes, au-delà des délais habituels

Rien ne permet d'affirmer que les ultimes concessions faites modifieront l'opinion défavorable de Bruxelles sur le projet de fusion et alors que l'instruction du dossier par la Commission est déjà très avancée. Présente au congrès du Parti libéral allemand (FDP) à Berlin ce week-end, Margrethe Vestager a confirmé que les deux groupes avaient transmis de nouvelles propositions vendredi, soit au 110e jour de la procédure, ce qui est "bien au-delà des délais habituels". Priée de dire si la porte était encore ouverte à un feu vert de l'UE, la commissaire à la Concurrence a répondu: "Nous examinons ce qui nous a été transmis ce vendredi. C'est la dernière tentative, si c'est encore possible."

Chargée de veiller à ce que l'union annoncée entre Alstom et les activités ferroviaires de Siemens en Europe n'écrase pas les plus petits groupes ou ne menace les prix, Bruxelles s'inquiète de la position dominante que le nouvel ensemble aurait dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse.

Frédéric Bergé avec AFP