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 Les fonds marins, un gisement de diamants pour le géant De Beers et la Namibie

En 2019, Debmarine Namibie (co-entreprise à 50/50 entre De beers et l'État de Namibie) a produit 1,29 millions de carats.

En 2019, Debmarine Namibie (co-entreprise à 50/50 entre De beers et l'État de Namibie) a produit 1,29 millions de carats. - Debmarine Namibia.

Un gros navire a été commandé par la co-entreprise entre le diamantaire De Beers et l'État de Namibie. Il contribuera à augmenter d’environ 35% la production de diamants de cette société, soit 500.000 carats extraits au large des côtes de ce pays africain de l'hémisphère sud.

Quand De Beers, le géant mondial de l'industrie diamantaire, commande un navire, ce n'est pas pour transporter les pierres précieuses sur l'océan. Son futur bateau de 177 mètres, en construction dans les chantiers navals du groupe néerlandais Damen à Mangalia (Roumanie), servira à l'extraction off shore de diamants sous-marins. Il doit être livré en 2022 et viendra s'ajouter à une flotte de navires existants.

La commande, d'une valeur de 468 millions de dollars US selon le média spécialisé Mer & Marine, a été passée par Debmarine Namibia, une co-entreprise détenue à 50/50 entre De Beers et l'État de Namibie.

Des diamants dans les sédiments au fond de l'océan

Ce pays africain de l'hémisphère sud possède, au large de ses côtes, des gisements de diamants enfouis dans les sédiments. Ces gemmes ont été charriés vers l'océan Atlantique depuis l'embouchure du fleuve Orange, au bord duquel siègent plusieurs mines de cette pierre précieuse.

De son côté, De Beers, très présent dans l'extraction de diamant en Namibie et dans les pays voisins (dont l'Afrique du sud), a souhaité, dès 2002, diversifier ses possibilités d'extraction, anticipant que ses gisements classiques dans la région finiraient par se tarir.

Debmarine Namibia se présente comme le leader mondial de la récupération des diamants marins grâce à sa flotte de navires spécialisés l'extraction sous-marine.
Debmarine Namibia se présente comme le leader mondial de la récupération des diamants marins grâce à sa flotte de navires spécialisés l'extraction sous-marine. © Debmarine Namibia.

Le futur navire, véritable "mine flottante", embarquera 160 personnes. En fouillant les sédiments sous-marins avec un système très mécanisé, De Beers espère récupérer l'équivalent de 500.000 carats par an, soit 38% de plus par rapport à la production annuelle de Debmarine Namibia.

En 2019, cette société, qui se présente comme le leader mondial de la récupération des diamants marins, a produit l'équivalent de 1,29 million carats, une production en baisse de 10%. La cause? L'immobilisation pour des raisons de maintenance du Mafuta, un de ses navires qui, à lui seul, contribue à 45% de sa production annuelle de pierre précieuse.

Malgré la baisse de sa production, sa co-entreprise avec De Beers est une bonne affaire pour la Namibie. Ce pays peu peuplé (2,6 millions d'habitants) a perçu d'elle, 1,9 milliard de dollars namibiens en 2019 (120 millions d'euros) sous forme de redevance minière et d'impôts.

Principale contribuable du pays, cette société finance aussi, via une fondation, des oeuvres sociales, en faveur des femmes et de l'éducation des jeunes filles, dans le domaine de la santé et du sport.

Frédéric Bergé