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Les fabricants de produits laitiers frais réclament aux distributeurs des hausses de prix de 14 à 16%

Face à la flambée des prix du lait, des emballages et de l'énergie, l'organisation professionnelle Syndifrais réclame à la grande distribution une hausse des prix "d'au moins 14 à 16% par rapport à 2021".

Clôturées le 1er mars, les négociations commerciales entre industriels et distributeurs vont rouvrir à la demande du gouvernement pour tenir compte de la flambée des coûts de production alimentée par la guerre en Ukraine. Dans un communiqué publié mardi, Syndifrais, organisation professionnelle des fabricants de produits laitiers frais (Lactalis, Yoplait, Eurial...) , exhorte d’ores et déjà la grande distribution à reprendre les discussions "pour assurer la pérennité" de ses entreprises.

Alors que le syndicat regrette de ne pas avoir obtenu "la revalorisation demandée en prix" lors de la première session de négociations, il appelle cette fois à "revaloriser les produits d’au moins 14 à 16% par rapport à 2021". Objectif: compenser les hausses actuelles des prix du lait, des emballages et de l’énergie dont la flambée s’est "amplifiée avec la guerre en Ukraine, mettant en grande difficulté les entreprises".

"La situation est inédite pour toute l’industrie des produits laitiers frais, pour les marques nationales comme pour les marques de distributeurs. Si en septembre nous pensions que la crise était conjoncturelle, elle est aujourd’hui clairement structurelle. Nous sommes entrés dans une ère d’incertitude maximale qui nécessite des renégociations régulières pour tenir compte des évolutions des marchés, et ce, dans des délais très courts. Nous sommes aujourd’hui très inquiets pour la pérennité de nos entreprises qui ne sont actuellement plus en mesure de couvrir leurs coûts. Il y a urgence!", s’alarme Patrick Falconnier, président de Syndifrais.

Flambée des coûts

Si les industriels des produits laitiers frais estimaient en janvier "que les revalorisations des prix du lait se situeraient dans une fourchette de +20 à +30 euros pour 1000 litres, celles-ci se situeront très probablement au-delà de 65 euros pour 1000 litres par rapport à 2021", explique le syndicat.

En outre, "par la combinaison de la désorganisation des chaines d’approvisionnement et de l’envolée des cours du pétrole, les prix des emballages poursuivent inexorablement une hausse historique, imposée et incontrôlée". Le polystyrène "qui représente environ 70% des emballages plastiques" a ainsi augmenté de 38% en un an, le polyéthylène téréphtalatede de 52%, et le polypropylène de 36%. S’agissant du carton, plat ou ondulé, la hausse est comprise entre 40 et 60% sur un an. Quant à l’aluminium, son prix a bondi de 57% sur un an.

Il faut ajouter à cela la hausse des coûts de l’énergie: +359% pour le gaz en un an et +259% pour l’électricité à usage professionnel, assure Syndifrais. "En parallèle, les prix du transport poursuivent également leur hausse sans que personne ne soit en mesure d’anticiper les évolutions à court ou moyen terme", poursuit l’organisation, avant de mettre en garde:

"Entre les pénuries d’emballages qui s’amplifient et le risque de productions à marges négatives, une absence de renégociation mettrait clairement en péril la pérennité des fabricants et l’approvisionnement des circuits de distribution".
https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco