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La voiture électrique sera majoritaire dans les ventes en Europe d'ici 5 ans

C'est en tout cas ce qu'estime le cabinet AlixPartners, qui a analysé les bouleversements en cours dans le secteur. Les investissements massifs des constructeurs vont finir par porter leurs fruits.

Selon le rapport du cabinet AlixPartners, la demande va s'accélérer sur la plupart des grands marchés. L'an dernier, les véhicules électriques représentaient à peine 8% des ventes au niveau mondial. Cette part, elle va atteindre: 33% d'ici 2028 puis ensuite 54% en 2035.

Et l'adoption va être encore plus rapide en Europe, on atteindra plus de la moitié des ventes (55%) en 2028 et on sera même aux alentours de 85% en 2035.

Une croissance de la demande, qui est portée par des investissements de plus en plus importants. Ils ont tout simplement doublé ces deux dernières années. Le secteur prévoit désormais d'investir 526 milliards de dollars d'ici 2026 pour développer l'électrification.

Tendance plus compliquée à court terme

La tendance à long terme est très claire. En revanche, à plus court terme, la voiture électrique subit de plein fouet le contexte de crise. En effet, la voiture électrique est plus sensible à la hausse du coût des matières premières que le véhicule à moteur thermique.

En cause, notamment l'explosion du prix de certains métaux comme le cobalt, le nickel ou le lithium.

En un an, le coût des matériaux nécessaires pour fabriquer un véhicule électrique a augmenté de 123%. On est passé de moins de 3000 dollars à plus de 6500 aujourd'hui.

Par ailleurs, la pénurie de semi-conducteurs pénalise davantage les voitures électriques parce que ces véhicules nécessitent trois fois plus de puces électroniques que les voitures thermiques.

Autre phénomène pointé par ce rapport, les marges des constructeurs sont en forte hausse au point de dépasser pour la première fois celles de leurs fournisseurs.

Des marges en fortes hausses

Les constructeurs ont globalement mieux encaissé la hausse des coûts des matières premières que leurs sous-traitants. Le déséquilibre entre l'offre et la demande leur a permis de retrouver ce qu'on appelle le "pricing power".

Concrètement, ils ont arrêté les remises et ils ont concentré leurs productions sur les modèles les plus rentables.

Résultat: la tendance historique commence à s'inverser et ce sont désormais les constructeurs qui réalisent plus de profits que leurs fournisseurs.

Globalement, tout ça rend le secteur bien plus attractif pour les investisseurs. AlixPartners prévoit un quasi-doublement de la valeur du secteur d'ici l'an prochain, il devrait atteindre 89 milliards de dollars.

Raphaël Couderc avec OC