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La France va investir 700 millions d'euros pour protéger ses satellites

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- - PARO T REMY / CNES / AFP

Pour la ministre des Armées, la France va ainsi se doter de matériels lui permettant de "détecter et attribuer les actes suspects, inamicaux voire hostiles à nos satellites militaires et nos intérêts spatiaux".

Paris va investir dans des moyens de "défense active" pour protéger ses satellites, à l'instar de lasers capables d'éblouir les satellites des adversaires, a annoncé jeudi la ministre française des Armées, Florence Parly dans un discours détaillant la nouvelle doctrine spatiale de défense française.

"Aujourd'hui, nos alliés et nos adversaires militarisent l'espace. Et alors que le temps de la résilience se fait de plus en plus court, nous devons agir. Nous devons être prêts", a-t-elle souligné depuis la base aérienne de Lyon Mont Verdun.

"Si nos satellites sont menacés, nous envisagerons d'éblouir ceux de nos adversaires. Nous nous réservons le moment et les moyens de la riposte: cela pourra impliquer l'emploi de lasers de puissance déployés depuis nos satellites ou depuis nos nano-satellites patrouilleurs", a-t-elle annoncé. "Nous développerons des lasers de puissance. C'est un domaine dans lequel la France a pris du retard. Mais nous le comblerons", a-t-elle ajouté.

Espionnage, brouillage, cyberattaques, armes antisatellites... L'espace, indispensable aux opérations militaires, est devenu un champ de confrontation entre nations. Les plus grandes puissances spatiales mondiales -États-Unis, Chine et Russie- sont engagées depuis plusieurs années dans une course pour la domination de l'espace.

700 millions d'euros supplémentaires

Face à ce nouveau terrain de conflictualité, la France compte également renforcer ses moyens de surveillance de l'espace, a souligné Florence Parly. "Il nous faut pouvoir détecter et attribuer les actes suspects, inamicaux voire hostiles à nos satellites militaires et nos intérêts spatiaux", a-t-elle affirmé. "Je souhaite que nous nous dotions de nano-satellites patrouilleurs à partir de 2023. De redoutables petits détecteurs qui seront les yeux de nos satellites les plus précieux", a notamment déclaré Florence Parly.

Au total, Paris compte investir 700 millions d'euros supplémentaires dans le spatial militaire d'ici 2025, en complément des 3,6 milliards d'euros déjà prévus pour le renouvellement complet des capacités satellitaires françaises, a-t-elle affirmé.

La ministre a enfin rappelé la création, annoncée mi-juillet par le président Emmanuel Macron, d'un "grand commandement de l'espace" au sein de l'armée de l'Air, qui deviendra à terme "l'armée de l'Air et de l'Espace". A terme, ce nouveau commandement sera installé à Toulouse, centre névralgique de l'aérospatiale française.