BFM Business
Industries

La famille Pinault prend le contrôle à 100% de la maison Courrèges

Artemis, société d'investissement de la famille Pinault, est montée à 100% du capital de Courrèges.

Artemis, société d'investissement de la famille Pinault, est montée à 100% du capital de Courrèges. - Alain Jocard-AFP

Artemis, la holding de la famille Pinault qui détenait déjà 40% de la maison française Courrèges, a pris le contrôle à 100% de la marque, en perte nette de plus de 18 millions d'euros en 2017.

En difficulté, la maison Courrèges tombe dans le giron de la famille Pinault qui en acquiert 100% du capital par le biais de sa holding Artemis. Fondée en 1961 par André Courrèges (décédé en 2016) et son épouse Jacqueline, dite Coqueline, Courrèges avait été rachetée en 2011 par les publicitaires Jacques Bungert et Frédéric Torloting. Cette maison a symbolisé la révolution vestimentaire des années 1960 en démocratisant la mini-jupe et en marquant la mode avec l'utilisation du vinyle et l'omniprésence du blanc.

Les deux gérants détenaient encore 50% des actions depuis 2015, date d'arrivée au capital (à hauteur de 42%) d'Artemis, holding de la famille Pinault. Les quelque 8% restants étaient détenus par Orefi, holding de contrôle de la société Vente-Privée dirigée par Jacques-Antoine Granjon.

Groupe Courrèges affichait en 2017 18,4 millions de pertes nettes

Une source proche du dossier précise qu'Artemis, société d'investissement de la famille Pinault et actionnaire majoritaire du groupe de luxe Kering (Gucci, Saint Laurent), était montée à 100% du capital, confirmant une information du site spécialisé Women's Wear Daily (WWD).

Selon les documents financiers déposés auprès du tribunal du commerce de Paris, la société Groupe Courrèges affichait pour l'année 2017 une perte nette de 18,4 millions d'euros. Réunis en assemblée générale extraordinaire en juin 2018, les actionnaires avaient acté la reconstitution des fonds propres de la société - une procédure rendue obligatoire par le code du commerce lorsque le montant des capitaux propres (soit -7,7 millions d'euros pour Courrèges) est inférieur à la moitié du capital social.

Les actionnaires avaient ainsi "décidé de ne pas dissoudre la société, mais de reconstituer les capitaux propres dans le délai légal de deux ans, soit au plus tard le 31 décembre 2020", selon le document.

F.Bergé avec AFP