Une pénurie de semi-conducteurs "au moins jusqu'à la fin 2021", s'inquiète la Fédération des équipementiers automobiles

Claude Cham, président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev), était l'invité ce vendredi matin de Good Morning Business sur BFM Business.

Les équipementiers automobiles s'alarment de la pénurie de semi-conducteurs. Une enquête menée auprès des adhérents de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) indique que 84% des répondants se disent concernés par des problèmes d'approvisionnements: "ce qui nous touche le plus, ce sont les composants électroniques", confirme ce vendredi matin sur BFM Business Claude Cham, à la tête de l'organisation.

Ces composants électroniques "sont essentiellement produits en Asie" et l'industrie automobile "ne représente qu'un petit client" de la filière, avec "à peu près 10% de la demande mondiale" – beaucoup moins que les fabricants de téléphones portables ou d'ordinateurs.

Au printemps 2020, "nous avons commencé à fermer nos usines, à perdre de la production" mais "pendant ce temps-là, la demande de composants électroniques a continué à croître de 14%. Quel est le bon réflexe d'un fournisseur? C'est de servir ses clients: on a puisé dans les stocks" pour répondre à la demande, explique-t-il.

"Perte de souveraineté"

Par ailleurs, l'industrie automobile "ne savait pas" quand elle pourrait redémarrer et il n'était donc pas possible d'anticiper l'approvisionnement en composants électroniques. D'autant que l'activité "a repris en septembre beaucoup plus fort qu'on ne l'imaginait. Ça s'est tendu et il y a eu des décalages entre la Chine, les Etats-Unis et l'Europe", poursuit-il.

On a certainement commis une erreur de perte de souveraineté sur un élément qui n'est pas cher mais fondamental. Aujourd'hui, une voiture ne peut pas fonctionner sans ces éléments-là", souligne Claude Cham.

"À court terme, il faut qu'on gère la pénurie du mieux qu'on peut, et à moyen et long terme il faut qu'on regarde comment on peut reprendre de la souveraineté sur ces éléments-là, sinon nos voitures de demain seront en risque permanent", alerte-t-il.

Pour le président de la Fiev, l'industrie automobile pâtira de la pénurie de composants électroniques "au moins jusqu'à la fin de l'année 2021", le temps que toute la chaîne se réorganise.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV