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L’avocat de Carlos Ghosn dénonce "une sorte de persécution" envers son client

L'ex-patron de la marque au losange, Carlos Ghosn.

L'ex-patron de la marque au losange, Carlos Ghosn. - Ludovic MARIN / AFP

L'avocat de l'ancien PDG de Renault-Nissan a dit regretter le "système de l'otage" de la justice japonaise fondé sur "l'aveu" plus que sur les preuves.

Carlos Ghosn restera en prison. Le tribunal de Tokyo a confirmé ce lundi une quatrième mise en examen de l’ancien PDG de Renault-Nissan pour abus de confiance aggravé, à l’issue de sa garde à vue, ce qui déclenche une nouvelle période de détention provisoire. Invité sur notre antenne, son avocat Jean-Yves Le Borgne a déploré "une sorte de persécution" à laquelle "il faudrait mettre un terme" parce qu’elle "n’a plus aucun sens".

Reconnaissant l’indépendance de la justice japonaise, il a toutefois dit souhaiter qu’Emmanuel Macron, qui recevra le Premier ministre japonais Shinzo Abe mardi, demande à ce dernier de mettre fin au "cauchemar que subit Carlos Ghosn". Car "on sait que cette affaire Carlos Ghosn se déroule dans le contexte d’une rivalité dans la politique commerciale. On sait qu’il fallait écarter Carlos Ghosn parce qu’il voulait une sorte de fusion avec Renault", a-t-il ajouté.

Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir détourné des fonds de Nissan. Depuis sa ré-arrestation le 4 avril à son domicile de Tokyo, un mois à peine après avoir quitté la prison, l'illustre suspect de 65 ans était interrogé sur des transferts d'argent émanant du groupe nippon à un distributeur de véhicules du constructeur à Oman.

"Système de l'otage"

Au total, 5 millions de dollars parmi les fonds transférés ont été utilisés à des fins d'enrichissement personnel, selon le bureau des procureurs. La décision de renvoyer Carlos Ghosn devant le tribunal a été prise "après avoir réuni suffisamment d'éléments pour obtenir un verdict de culpabilité", a déclaré le procureur-adjoint, Shin Kukimoto, lors d'une conférence de presse.

Mais pour Jean-Yves Le Borgne, "le procureur affirme un certain nombre d’accusations et nous n’avons pas les éléments sur lesquels il se fonde". Il ajoute que ces transferts d’argent n’ont "rien de suspect puisqu’adressés à des distributeurs de Nissan à travers le monde. On nous dit qu’il y a eu des rétro-commissions, qu’on nous montre les éléments qu’on puisse en discuter".

Et l’avocat de l’ancien PDG de Renault-Nissan de déplorer le "système de l’otage" de la justice japonaise qui est "fondé sur l’aveu". "La preuve importe finalement assez peu puisque tout repose sur l’aveu. Il faut faire craquer les gens", assure-t-il.

Paul Louis avec AFP