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L'Autorité de la concurrence enterre son enquête sur les cigarettiers

L'Autorité de la concurrence enquêtait depuis janvier sur une possible entente entre cigarettiers. (image d'illustration)

L'Autorité de la concurrence enquêtait depuis janvier sur une possible entente entre cigarettiers. (image d'illustration) - Loïc Venance - AFP

L’Autorité de la concurrence a classé sans suite son enquête sur de possibles pratiques anticoncurrentielles de la part des cigarettiers Brisith American Tobacco, Seita, Japan Tobacco International, Philip Morris et Logista.

"Après examen des pièces saisies, les services d'instruction ont décidé de clore la procédure", indique l'Autorité de la concurrence. Fin janvier, l'organisme avait procédé à des perquisitions inopinées auprès d'entreprises "suspectées d'avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la production, de l'importation et de la distribution de produits du tabac".

Les quatre groupes qui étaient ciblés par les enquêteurs de l'Autorité de la concurrence sont des mastodontes du marché du tabac: BAT commercialise les marques Lucky Strike et Pall Mall, tandis que la Seita vend Gitanes et Gauloises, JTI des marques comme Camel ou Winston, et Philip Morris Marlboro ou Chesterfield. Logista France, fournisseur de la quasi-totalité des buralistes, était également visé.

Dans un communiqué, BAT France, premier cigarettier à réagir, a dit "prendre bonne note" du classement sans suite de cette procédure, rappelant avoir "toujours veillé à respecter les règles de concurrence dans le cadre de ses activités". Le président de JTI France, Yves Barbier, s'est quant à lui "félicité de la décision de l'Autorité de la concurrence qui confirme que nous opérons dans le respect des règles de droit en vigueur et qui montre une fois de plus que les allégations portées par les associations anti-tabac sont infondées".

Contactés, la Seita (filiale française de Imperial Tobacco, ndlr), Philip Morris et Logista France n'ont pas encore réagi.

Les associations de lutte contre le tabagisme soupçonnent une entente des fabricants 

En France, ce sont les industriels du tabac qui fixent les prix de vente, mais l'État peut inciter à des augmentations en faisant varier les taxes, qui représentent plus de 80% du prix final (8,74% reviennent aux buralistes, et le solde aux fabricants).

Au premier trimestre 2018, les ventes de tabac avaient chuté de 9,1% en un an. Sur le seul mois de mars, juste après la hausse d'un euro du prix du paquet de cigarettes, les ventes avaient reculé de près de 20%.

En 2017, elles avaient reculé de 1,48% en volume, un an après l'entrée en vigueur du paquet neutre en France. 

Les associations de lutte contre le tabagisme soupçonnent depuis plusieurs années une entente entre les groupes. L'origine de l'enquête menée par l'Autorité de la concurrence n'est toutefois pas connue.

A.M. avec AFP