Inflation: le ministre de l'Agriculture dénonce "les propos indécents" de Michel-Edouard Leclerc

Sur BFMTV, le patron du distributeur qualifiait de "pipeau" la guerre en Ukraine ou encore le manque de containers pour le fret comme causes de l'inflation.

Les analyses de Michel-Edouard Leclerc sur les origines de l'inflation galopante qui a frappé la planète en 2022 et 2023 commencent à sérieusement agacer le gouvernement.

Sur BFMTV ce jeudi, le patron de l'enseigne de distribution éponyme n'y allait pas par quatre chemins, accusant directement les industriels de l'agroalimentaire et balayant les facteurs extérieurs.

Inflation : vers un Noël au rabais ? – 21/12

25:18

"Il y a eu deux rapports de l'inspection générale des finances qui ont établi que l'inflation a financé à hauteur de 25% les marges de nos grands industriels. (...) L'Ukraine, le covid, l'après-covid, l'indisponibilité des containers, tout ça c'était du pipeau".

Théorie du complot

La réaction du gouvernement ne s'est pas fait attendre, par la voix de Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture dans une publication sur LinkedIn.

"On devrait finir par s’habituer et être indifférents aux propos intempestifs de M. Leclerc qui n’a jamais servi qu’une cause: la consolidation de ses seuls profits. Et puis il est des moments où ils deviennent tout simplement indécents parce que derrière tout cela, il y a des réalités humaines", assène-t-il.

"Cette réalité ce sont des drames, des morts, des désordres puissants. Économiques et sociaux. Ce sont des fermetures de corridors énergétiques, des bateaux et des ports bombardés, des agriculteurs aux terres saccagées et polluées. Ce ne sont pas les théories du complot qui aideront dans la période. Ni la recherche de boucs émissaires ou l’absence du moindre sentiment de patriotisme agricole et plus globalement économique de certains acteurs", poursuit le ministre.

Et de conclure: "C’est à la responsabilité de tous que j’en appelle. Et l’on peut peut-être espérer qu’en cette période de "magie" de Noël, M. Leclerc se sente enfin concerné".

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business