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Inflation alimentaire: pour Foodwatch, l'absence de transparence ouvre la porte "à tous les abus"

La patronne de Foodwatch appelle à l'instauration d'une obligation de transparence concernant les marges retenues par les industriels et les distributeurs "pour chaque produit et en temps réel".

Invitée sur le plateau de BFMTV, ce mercredi 29 novembre, la directrice de l'association Foodwatch Karine Jacquemart a dénoncé "un vaste jeu de poker menteur". Et la partie se joue, selon elle, entre "les géants industriels de l'agroalimentaire et de la grande distribution" qui se renvoient régulièrement la balle sur les sources de l'inflation alimentaire.

Celle-ci atteint "20% sur deux ans", rappelle Karine Jacquemart. Or "tout le monde doit avoir droit à une alimentation saine, durable et abordable", plaide-t-elle, alors qu'elle observe davantage de promotions sur la "malbouffe" dans les rayons.

La patronne de l'organisation est ainsi revenue sur les revendications portées par quatre associations, parmi lesquelles figurent l'UFC-Que Choisir et Foodwatch, et qui font l'objet d'une lettre ouverte publiée ce mercredi.

Un "encadrement" des marges

Non seulement les acteurs doivent faire preuve de transparence "en temps réel et pour chaque produit", mais leurs marges doivent également être encadrées pour Karine Jacquemart.

"Tant qu'il n'y aura pas de transparence, c'est la porte ouverte à tous les abus", estime-t-elle, avant de souligner la nécessité d'"un encadrement". "Il faut que l'État mette en place des règles du jeu pour limiter les marges abusives", ajoute-t-elle.

"Si vous prétendez être les alliés des consommateurs et consommatrices ou les alliés d’une alimentation saine et durable pour tous, prouvez-le", a enfin lancé la dirigeante en s'adressant aux acteurs du secteur agroalimentaire.

Mardi, le président du lobby de l'agroalimentaire Ania donnait le ton sur l'évolution des prix alimentaires en 2024. Les prix des produits alimentaires ne "vont pas baisser" dans les rayons l'an prochain car les coûts des entreprises qui les fabriquent n'ont globalement pas reflué, a-t-il justifié.

Nina Le Clerre