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Hôtels-restaurants: le patronat se déchire autour d'un accord sur la mutuelle

Un restaurant situé au Touque (illustration)

Un restaurant situé au Touque (illustration) - BFM Grand Littoral

L'accord concernant une nouvelle mutuelle dans l'hôtellerie-restauration, accepté à l'unanimité des syndicats, a été rejeté par l'Umih et le GNC. Une décision contestée par les deux autres organisations patronales signataires.

L'accord concernant une nouvelle mutuelle dans l'hôtellerie-restauration, accepté à l'unanimité des syndicats, a été rejeté par l'Umih et le GNC, "une remise en cause irresponsable" aux "conséquences gravissimes" dénoncent vendredi les deux organisations patronales signataires.

"Le GNI et le SNRTC font part de leur totale incompréhension face à cette décision", s'insurgent-ils dans un communiqué commun, alors que l'Umih et le GNC se sont officiellement opposés à cet accord du 28 juin qui prévoit une augmentation significative de la part patronale.

Ces deux fédérations, influentes parmi les hôtels-restaurants indépendants et les chaînes de restauration, reprochent à l'Umih, majoritaire dans la branche, d'avoir changé d'avis et accusent le GNC, la structure des chaînes hôtelières, d'avoir "brillé par son absence" lors des négociations après avoir "pleinement profité de la solidarité de la branche" lorsqu'elle l'a rejoint, tout en étant responsable d'une sinistralité plus élevée que les autres.

Avant la proposition, le régime de mutuelle, devenu très déficitaire, s'élevait à 28 euros par mois, équitablement répartis entre employeurs et salariés.

Blocage

Le montant de la nouvelle formule proposée par les assureurs Malakoff et Klésia devait atteindre 47 euros, dont 16 euros pour le salarié et 31 euros pour l'employeur.

La hausse des cotisations "est le résultat de la prise en compte du coût technique réel des garanties conventionnelles de frais de santé, (...) qui s'imposent à tout organisme assureur", précisent le GNI et le SNRTC qui, face au blocage, ont fait le choix de dénoncer l'accord.

"Les propos du GNI sont scandaleux, nous sommes maîtres de choisir avec qui on veut protéger nos salariés", a réagi Stéphane Manigold, président de l'Umih Ile-de-France.

"Nous avons sondé le marché. Pour les entreprises de moins de 150 salariés qui représentent 90% de la profession, il est à 36 euros, pour les mêmes protections, pas à 47 euros", a-t-il affirmé.

"Même si le GNI a dénoncé l'accord, les cotisations de ses adhérents vont automatiquement passer à 47 euros soit 23,50 euros à la charge du salarié, s'ils n'ont pas résilié leur contrat. Or la date limite pour dénoncer Klésia était le 31 juillet 2022", a-t-il ajouté.

"Un règlement de comptes"

"C'est un règlement de comptes", a estimé pour sa part Jean-Virgile Crance président du GNC. "L'augmentation tarifaire devient un minimum à verser, c'est une entrave au libre marché et toute l'augmentation est prise en charge par le patronat. Pourquoi a-t-on refusé une mise en concurrence du marché?"

"Nous avons des offres ne nécessitant pas d'augmentation. S'il faut payer 17 euros de plus par mois par salarié, je préfère faire l'effort sur la coupure", c'est-à-dire le temps entre les services du matin et du soir, ajoute-t-il.

De son côté, la CFDT, dans un communiqué, "s'interroge sur les motifs évoqués par les deux organisations patronales qui se sont opposées. Cet accord était juste et équilibré et non contraignant pour les entreprises qui avaient la possibilité de faire appel à l'assureur de leur choix".

Le secteur connaît actuellement une très forte pénurie de personnel sur fonds de manque d'attractivité, malgré la reprise.

T.L avec AFP