BFM Business
Industries

Ford: l'Administration retoque le plan social du site de Blanquefort

Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de Ford pour la fermeture de son site de Blanquefort (Gironde), qui emploie quelque 850 personnes près de Bordeaux, a été rejeté par l'Administration.

Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de Ford pour la fermeture de son site de Blanquefort (Gironde), qui emploie quelque 850 personnes près de Bordeaux, a été rejeté par l'Administration. - Nicolas Tucat-AFP

Le plan de sauvegarde de l'emploi de Ford pour la fermeture de son site de Blanquefort, qui emploie quelque 850 personnes près de Bordeaux, a été rejeté lundi par l'administration. Cette décision attendue par les syndicats offre un répit au projet de rachat de l'entreprise par Punch à Strasbourg.

Le plan social visant à fermer l'usine Ford de Blanquefort près de Bordeaux (Gironde) a été rejeté par l'Administration. Cette "décision", a expliqué sans détailler la préfecture de Gironde, "a pour objectif de sécuriser l'ensemble des parties, en pointant la non-conformité de la procédure". La fin de production de l'usine, qui tourne déjà au ralenti, était programmée pour fin août 2019.

Ford s'est contenté de prendre "acte de la décision de la Dirrecte (Direction régionale des entreprises de la concurrence de la consommation du travail et de l'emploi) sur le plan social soumis par Ford Aquitaine Industries", sans vouloir faire plus de commentaire.

Selon une source gouvernementale, cette décision laisse une quinzaine de jours à Punch pour apporter les éléments qui manquaient encore pour "muscler son offre de reprise", notamment des lettres d'intention de clients. Après, "il y a encore un délai de décision de 21 jours qui est laissé à l'administration", selon la même source.

Ford devra également préciser "comment il envisage des modalités de réindustrialisation du site" pour recréer de l'emploi sur place, un point sur lequel le gouvernement entend demander au constructeur d'améliorer son plan.

"Une bonne nouvelle" pour les syndicats

Pour Philippe Poutou, délégué CGT de Ford, la décision de lundi est "une bonne nouvelle. Ca va obliger Ford à revoir sa copie et à étudier plus sérieusement le projet de reprise par Punch défendu par les salariés". "Cela nous donne quelques semaines de plus pour renforcer les chances de sauver l'usine", a-t-il ajouté.

"Ce délai supplémentaire ne garantit pas de réussir car nous savons bien qu'il y a des difficultés aussi du côté du repreneur pour finaliser son projet de reprise, mais au moins la bataille peut continuer. L'espoir demeure pour nos emplois et les emplois induits", a-t-il ajouté.

Jean-Marc Chavant, délégué FO, élu au Comité d'Entreprise, a également salué la "bonne nouvelle" qui "donne une chance à une reprise de l'usine qui permettrait de sauver environ 350 emplois. Mais on dit à Punch qu'il faut qu'il se dépêche à bien finaliser et sécuriser son offre pour que Ford puisse la valider".

Ford avait refusé en décembre 2018 un offre de reprise de la société franco-belge basée à Strasbourg Punch-Powerglide, pourtant appuyée par l'Etat et les syndicats, offre permettant de conserver environ 400 emplois. Cette décision, prise après des mois d'implication de l'Etat pour trouver un repreneur, avait provoqué une levée de boucliers politiques, locale, et nationale.

Frédéric Bergé avec AFP