EDF essuie une perte abyssale de 5,3 milliards d'euros au premier semestre

Le groupe français subit essentiellement les effets de la baisse de sa production d'éléctricité à cause de la faible disponibilité du parc nucléaire.

Semestre noir pour EDF qui affiche au premier semetre une perte nette de 5,3 milliards d'euros. Une des plus lourdes de son histoire.

Cette chute s'explique par la baisse de production d'énergie nucléaire, liée aux problèmes de corrosion d'une partie de ses réacteurs. Le groupe subit en effet l'indisponibilité de plus de la moitié de son parc nucléaire historique en raison d'opérations de maintenance qui l'ont conduit à revoir plusieurs fois à la baisse sa prévision de production pour 2022.

Sans oublier sa mise à contribution par l'Etat pour contenir la facture d'électricité des Français, a-t-il annoncé jeudi.

"Les résultats du premier semestre traduisent les difficultés rencontrées en matière de production nucléaire en France et dans une moindre mesure hydroélectrique, ainsi que l'effet du bouclier tarifaire mis en place en France pour 2022", a commenté le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, cité dans le communiqué.

"Ces événements imposent au groupe d'acheter de l'électricité dans un contexte de prix de marché élevés", a résumé l'énergéticien, détenu à 84% par l'Etat français, et dont le gouvernement a prévu la renationalisation à 100% dans les prochains mois.

Impact de la baisse de la production revu à la hausse

Le groupe a revu à la hausse l'impact estimé de la baisse de production sur ses comptes annuels. Jean-Bernard Lévy, le PDG de l'électricien public, a précis lors d'une conférence téléphonique que cet impact sur l bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) était désormais estimé à 24 milliards d'euros environ cette année, contre 18,5 milliards précédemment.

"Nous maintenons notre prévision de production nucléaire sur l'année dans la fourchette de 280 à 300 TWh", a indiqué par ailleurs le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, prévision "confortée" par la validation mercredi par l'Autorité de sûreté nucléaire de la stratégie de l'électricien pour contrôler les problèmes de corrosion rencontrés dans son parc nucléaire.

EDF a également enregistré une perte nette courante de 1,3 milliard d'euros (contre un bénéfice de 3,7 milliards au premier semestre 2021), un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 2,7 milliards (-75%).

Le chiffre d'affaires est en revanche en forte progression (+67,2%), à 66,262 milliards d'euros, soutenu par la forte hausse des prix de l'électricité et du gaz en Europe.

OC avec AFP