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Deux trains du canadien Bombardier décrochent le label "Origine France Garantie"

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La filiale française de l'industriel ferroviaire canadien a obtenu le certificat "Origine France Garantie" pour deux types de trains fabriqués à Crespin (Nord). Une forme de reconnaissance de son ancrage français, face à Alstom le grand concurrent national, dont l'une des usines est située à quelques kilomètres du site de son rival canadien.

Les trains "made in France" du canadien Bombardier ont décroché un label peu usité dans les produits "lourds" à vocation industrielle. Le constructeur ferroviaire est le premier de sa catégorie à obtenir le certification "Origine France Garantie" et qu'il compte mettre en avant face à Alstom, le grand concurrent français, sur les marchés public.

"Je me rappelle pendant la campagne des présidentielles, certains candidats dire, Ah, encore un train Bombardier, il faut acheter des trains achetés en France. Cela nous permettra, une fois de plus, de confirmer à travers quelque chose qui est certifiant -plus que déclaratif- de montrer que ce débat n'a pas lieu d'être", a expliqué Laurent Bouyer, le président de Bombardier Transport France qui a reçu des mains d'Yves Jego, son initiateur, le précieux label.

Des trains produits à Crespin

Créée par l'association Pro France, la certification atteste l'origine française d'un produit sur la base à un audit indépendant réalisé par Bureau Veritas. Pour l'obtenir, toutes les étapes de transformation pour sa construction doivent être effectuées et France et au moins 50% du prix de revient doit provenir de l'Hexagone.

Bombardier a obtenu ce label pour son train Francilien, circulant en Ile-de-France et pour les trains régionaux Omneo/Regio 2N. Ces deux séries sont conçues et fabriquées sur le site industriel de Crespin (Nord) dans les Hauts-de-France.

Ces deux gammes de trains connaissent un certain succès sur les rails en France. L'industriel canadien a reçu, fin décembre 2018, la commande de 47 trains Francilien de la SNCF pour le compte d’Île-de-France Mobilités. Cette levée d’options représente 330 millions d’euros dans le cadre d’un contrat signé en 2006 avec SNCF pour un maximum de 372 trains dont 240 sont en circulation. L’Omneo, plus connu sous le nom d'une de ses versions -le Regio 2N- est un train pouvant transporter un nombre important de passagers répartis sur ses deux niveaux. Les régions en ont commandé 401 exemplaires dans le cadre d’un contrat signé en 2010.

Ces trains assurent du travail à 8000 salariés

Située près de Valenciennes, l'usine de Crespin (Nord) est avec ses 2000 employés -et plus 6.000 chez les sous-traitants- le premier site ferroviaire de France, Alstom ayant de nombreux sites plus petits dont l'un, celui de Petite-Forêt, est situé, ironie du sort, à quelques encablures de celui de Bombardier.

"On a fait des investissements colossaux sur notre site de Crespin (...). On est très attachés à notre ancrage français", a insisté Laurent Bouyer le président de Bombardier Transport France. Cette usine génère plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires par an, soit plus du huitième des revenus totaux de Bombardier Transport, la branche ferroviaire du groupe canadien Bombardier.

Frédéric Bergé