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Dans le rouge au premier semestre, Michelin assure résister au choc Covid

Le géant du pneumatique essuie une perte nette de 137 millions d'euros mais affiche un bénéfice opérationnel positif.

"Nous avons encaissé un choc très fort, mais Michelin a montré sa capacité à encaisser ce choc", commente Yves Chapot, le directeur financier de Michelin, évoquant la "crise sans précédent" provoquée par la pandémie de Covid-19.

Et en effet, les résultats du groupe de Clermont-Ferrand ont souffert lors des six premiers mois de l'année. Michelin essuie une perte nette de 137 millions d'euros alors que les ventes globales du groupe ont chuté de 20,6% à 9,36 milliards d'euros.

La résistance des ventes spécialisées (pneus destinés aux activités minières et agricoles, avions...) avec un repli de 14% des ventes a en partie compensé la faiblesse de l'activité automobile avec un chiffre d'affaires en baisse de 22,3% causant une perte opérationnelle de 35 millions d'euros, a annoncé le groupe dans un communiqué. Et de l'activité pneus pour poids lourds, qui a subi un sort similaire (-23,3% à 2,41 milliards d'euros, et une perte opérationnelle de 30 millions d'euros). 

Les pneus spécialisés sauvent la performance de Michelin

"Les ventes de pneumatiques pour mines de surface, de pneus agricoles de remplacement et de bandes transporteuses (pour le secteur minier) sont celles qui ont le mieux résisté dans la crise", a souligné Michelin.

Le fabricant s'est d'ailleurs félicité que le bénéfice opérationnel "reste positif malgré cette crise de volume extrêmement forte". Il a néanmoins dégringolé de 78% pour atteindre seulement 3,3% du chiffre d'affaires, contre 12,2% au premier semestre 2019 à 310 millions d'euros.

Pour faire face à la crise, le géant français a notamment réduit ses investissements de 30%, "tout en maintenant sa capacité à soutenir des projets innovants et d'efficience", précise-t-il.

Trésorerie solide

Sur BFM Business, Yves Chapot, directeur administratif et financier du groupe confirmait fin avril que "Michelin est très solide. Nous avions 2,3 milliards d'euros de trésorerie (le 29 avril, NDLR), nous avons la possibilité de nous financer sur les marchés des billets de trésorerie, le groupe a émis plus d'un milliard de billets de trésorerie depuis le début du mois de mars et nous avons pris les mesures de pilotage de notre stock, pilotage de nos investissements".

Et d'ajouter: "Nous demanderons à nos actionnaires (...) de consentir à un effort en réduisant le dividende de 50%. Donc Michelin est solide et Michelin a les moyens de traverser cette crise d'une ampleur inédite" sans même avoir recours à ses lignes de crédit confirmées de 1,5 milliard d'euros".

Reste que les objectifs annuels sont revus à la baisse. Michelin prévoit désormais un bénéfice opérationnel supérieur à 1,2 milliard d'euros pour l'année 2020.

Olivier Chicheportiche avec AFP