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Crise des sous-marins: un "signal d'alarme" pour l'UE

Après avoir apporté son soutien à la France, les responsables européens estime que l'attitude des Américains dans l'affaire des sous-marins est un un "signal d'alarme" pour l'UE.

Les Américains pensaient que la crise des sous-marins ne pénalisait que la France. C'est désormais toute l'Europe qui se sent flouée. Mardi à Bruxelles le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires européennes, Michael Roth estime qu'il s'agit d'un "signal d'alarme pour tous dans l'UE".

"Nous devons nous poser la question sur la façon de conforter notre souveraineté, comment nous pouvons montrer plus d'unité sur les questions de politique extérieure et de sécurité", a-t-il déclaré à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires européennes.

Les ambassadeurs des 27 pays de l'Union européenne ont même décidé de repousser les discussions préparatoires prévues à Bruxelles en vue de la première réunion, censée avoir lieu le 29 septembre, du conseil du commerce et des technologies nouvellement créé entre l'UE et les Etats-Unis, dévoile Reuters selon deux diplomates européens. Ce report aurait été décidé pour protester contre le partenariat stratégique trilatéral avec l'Australie et le Royaume-Uni aux dépens d'un accord de coopération franco-australien.

Souverains et autonomes

Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune s'est félicité mardi à Bruxelles du "soutien total" de l'UE dans la crise entre Paris et Washington, plaidant pour davantage de souveraineté et d'autonomie des Vingt-Sept.

"Le soutien à la France a été extrêmement net" lors de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères mardi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, a-t-il estimé à son arrivée pour une réunion des ministres des Affaires européennes.

"Nous devons être plus souverains, plus autonomes, plus capables de défendre nos intérêts", a-t-il prôné, après la crise déclenchée par l'alliance indo-pacifique entre Washington, Londres et Canberra, qui a entraîné la rupture par l'Australie d'un contrat de construction de sous-marins par la France.

Il ne s'agit pas d'"un sujet français" mais d'"un sujet européen", a-t-il affirmé. "On n'est pas dans un monde gentil, facile, et les Européens doivent être fermes et unis", a ajouté Clément Beaune.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco