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Covid: AstraZeneca se penche sur le cas des immunodéprimés avec un traitement spécial

Invité de BFM Business, Olivier Nataf, président de la filiale française du laboratoire, explique que ce traitement vise 350.000 personnes en France.

Si le vaccin anti-covid d'AstraZeneca est boudé par l'Europe, il reste un des traitements les plus administrés dans le monde avec plus de 2,5 milliards d'injections. Et le laboratoire renforce aujourd'hui son arsenal avec le lancement d'un traitement spécial pour les personnes immunodéprimées qui répondent mal ou pas aux vaccins.

"C'est une priorité sanitaire", souligne sur le plateau de Good Morning Business ce mercredi, Olivier Nataf, président d'AstraZeneca France. "On parle beaucoup des non-vaccinés et puis il y a ces personnes qui ne répondent pas bien à la vaccination: des personnes qui ont eu une greffe, ou qui ont une leucémie qui ne permettent pas à leur système immunitaire de fabriquer des anticorps".

Pour cette population - qui représenterait 350.000 personnes et jusqu'à 30% des patients actuellement en réanimation - le laboratoire a donc développé "un traitement par anticorps monoclonaux, c'est-à-dire qu'on injecte directement les anticorps que la personne ne peut pas fabriquer", explique le responsable.

La France est un des premiers pays à utiliser ce traitement

Ce traitement s'inscrit "dans une phase de prévention et c'est extrêmement important si vous voulez jouer sur les hospitalisations et évidemment la mortalité présumée de ces patients. En prévention, on peut leur donner deux injections pour les protéger. Et la protection est quasiment immédiate et va jusqu'à six mois", souligne Olivier Nataf.

Le laboratoire a obtenu l'agrément pour ce traitement il y a un mois et a commencé les injections en décembre. 500 patients par jour reçoivent désormais ce traitement "grâce à ce mécanisme d'accès précoce qui est unique dans le monde. La France a été un des premiers pays à commander, un des premiers pays à approuver le médicament, à être livré et à l'utiliser. En moins d'un mois, il y a eu plus de 3000 patients qui ont pu l'utiliser. Il faut continer à aller vite pour protéger ces personnes là".

Quant au prix du traitement, il demeure confidentiel. "Les prix sont négociés avec les gouvernements et pas annoncés publiquement. Mais c'est plus cher qu'un vaccin car c'est un traitement de précision, pas de masse", explique Olivier Nataf.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business