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Covid-19: Pfizer/bioNTech et Moderna préparent un nouveau vaccin contre le variant Eris

Alors qu'ils s'attendent à voir leurs ventes de vaccins contre le Covid-19 significativement baisser en 2023, les groupes pharmaceutiques travaillent sur une formule spécifique ciblant le sous-variant d'Omicron baptisé Eris.

À quelques semaines de l'ouverture des campagnes de vaccination automnales, les fabricants Moderna et Pfizer/bioNTech travaillent sur de nouveaux vaccins contre le Covid-19. Un changement de formule qui pourrait aider à faire face à la reprise épidémique actuelle. Depuis quelques semaines, les autorités sanitaires notent en effet un rebond de la circulation du virus sur le territoire français.

Selon les données de Santé publique France, 920 passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ont été enregistrés sur la première semaine d'août. Un chiffre en hausse de 31% par rapport à la semaine précédente. SOS Médecins note aussi dans son dernier bulletin une hausse de 84% des actes liés au virus début août par rapport à fin juillet.

Or cette reprise s'expliquerait notamment par l'apparition du sous-variant d'Omicron EG.5, également appelé Eris. Le 9 août, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) l'a ajouté à la liste des variants à suivre. Et la nouvelle mutation du virus circule bien au-delà des frontières hexagonales. D'après le magazine Forbes, Eris représentait plus de 15% des cas au Royaume-Uni et plus de 20% en Irlande à la fin du mois de juillet. Le 11 août, il représentait 17,3% des cas de Covid-19, selon le centre de contrôle et de prévention des maladies américain (CDC), contre seulement 7,5% au début de juillet.

Des vaccins pour la fin septembre outre-Atlantique?

Une tendance qui a poussé les groupes pharmaceutiques à s'adapter, comme ils l'avaient fait l'année passée à la suite de l'apparition de nouveaux variants. L'européen Moderna et les américains Pfizer/bioNTech et Novavax préparent ainsi des vaccins conçus pour cibler spécifiquement le variant Eris, comme le révèle Reuters. Toutefois, avant d'être administrés, ils devront d'abord obtenir le feu vert des autorités sanitaires. En septembre 2022, l'agence européenne des médicaments (EMA) avait autorisé l'administration du vaccin bivalent adapté ciblant les sous-variants d'Omicron BA.4 et BA.5. et avant cela, un autre sérum protégeant spécifiquement du sous-variant BA.1 d'Omicron.

La directrice du CDC Mandy Cohen a indiqué la semaine dernière dans un podcast espérer que cette nouvelle version soit administrée aux Etats-Unis au cours de la "troisième ou quatrième semaine de septembre", comme l'a relayé Reuters. À condition évidemment que les vaccins soient prêts d'ici là. En revanche, on ignore si leur administration est envisagée en France cet automne.

Pour rappel, selon une circulaire publiée le 19 juillet par la direction générale de la Santé (DGS), la campagne de vaccination sera lancée, en France, le 17 octobre en métropole, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane. En revanche, elle démarrera dès le 6 septembre à Mayotte. Concernant le public visé, la Haute autorité de santé (HAS) maintient ses recommandations du mois de février. Elle conseille ainsi aux personnes d'au moins 6 mois immunodéprimées et présentant des comorbidités, ainsi qu'aux femmes enceintes et aux personnes âgées de plus de 65 ans de recevoir une nouvelle dose à l'automne pour se protéger du virus.

Malgré la préparation de ces nouveaux vaccins contre le Covid, les groupes Pfizer et Moderna s'attendent à voir une nouvelle fois leurs ventes chuter. Alors qu'ils ont vendu plus de 56 milliards de dollars de doses en 2022, les analystes en attendent deux fois moins cette année. Face à ces prévisions, l'Américain Pfizer a indiqué qu'il pourrait être obligé de supprimer des emplois, rapporte Reuters.

Nina Le Clerre