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Carlos Ghosn risque 10 ans de prison au Japon  

Les procureurs japonais prévoient d'élargir les poursuites à l'encontre de l'ex-président du conseil d'administration de Nissan, pour minimisation de ses revenus dans des rapports financiers.

Les procureurs japonais prévoient d'élargir les poursuites à l'encontre de l'ex-président du conseil d'administration de Nissan, pour minimisation de ses revenus dans des rapports financiers. - TORU YAMANAKA-AFP

Carlos Ghosn aurait dissimulé 8 milliards de yens (62,3 millions d'euros) et non 5 milliards comme il lui était reproché, selon les médias japonais. Il est aussi suspecté d'avoir omis de déclarer 4 milliards de yens (31,2 millions d'euros) de bénéfice sur la vente de ses stock options. Un procureur estime qu'il encourt jusqu'à 10 ans de prison.

La presse japonaise distille des informations qui aggravent les accusations de dissimulation de revenus pesant contre Carlos Ghosn. L'ex-tout puissant patron de Renault-Nissan aurait dissimulé ses revenus à hauteur de 8 milliards de yens (62,3 millions d'euros) et non 5 milliards comme il lui était initialement reproché, selon des informations publiées ce vendredi par les médias japonais.

Les procureurs prévoient d'élargir les poursuites à l'encontre de l'ex-président du conseil d'administration de Nissan, pour minimisation de ses revenus dans des rapports financiers, ont indiqué le quotidien Asahi Shimbun et le Nikkei business daily.

Garde à vue prolongée en cas de nouvelle accusation?

Le Franco-Libano-Brésilien a été arrêté et détenu depuis son arrivée au Japon lundi 19 novembre pour avoir dissimulé ses revenus de président du conseil d'administration de Nissan à hauteur de 5 milliards de yens entre juin 2011 et juin 2015. Il lui serait désormais également reproché de les avoir minoré de 3 milliards de yens dans les trois exercices comptables suivants.

Selon la loi japonaise, le procureur peut lancer une nouvelle procédure à l'encontre d'un suspect déjà en garde en vue si de nouveaux chefs d'accusation apparaissent. Le procureur général adjoint Shin Kukimoto a déclaré que l'affaire Ghosn était "l'un des types de crime les plus sérieux" compris dans le spectre de la loi financière de 2006, et que le magnat risquait jusqu'à 10 ans de prison.

31,2 millions d'euros de bénéfice non-déclarés sur des stock options

Carlos Ghosn est également suspecté de ne pas avoir déclaré un bénéfice de 4 milliards de yens (31,2 millions d'euros) dégagé par le biais de droit à la plus-value sur des actions (stock option), une méthode utilisée par les entreprises pour accorder un bonus à un dirigeant sur des bénéfices importants, a expliqué le quotidien économique Nikkei.

L'agence de presse Kyodo a de son côté indiqué que Nissan avait payé la soeur de Carlos Ghosn 100.000 dollars (87.900 euros) par an depuis 2002 sans qu'il n'y ait aucune trace du travail de conseil qu'elle était censée effectuer pour le groupe.

Jusque là très respecté au Japon pour avoir redressé Nissan, celui dont la chute brutale a agité le monde des affaires a été révoqué jeudi par le constructeur japonais de ses fonctions de président du conseil d'administration.

De son côté, le conseil d'administration de Renault n'a pas révoqué formellement Carlos Ghosn de son poste de PDG, estimant ne pas être en mesure de se prononcer sur le fond de l'affaire. Le numéro deux du groupe, Thierry Bolloré, assume toutefois la direction par intérim.

F.B avec AFP