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Carlos Ghosn préparait-il la fusion de Renault et Nissan juste avant son arrestation?

Selon le Financial Times, Carlos Ghosn étudiait la mise en place d'une fusion pour rendre le partenariat "irréversible"

Selon le Financial Times, Carlos Ghosn étudiait la mise en place d'une fusion pour rendre le partenariat "irréversible" - David Becker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Carlos Ghosn est-il tombé dans un piège afin d'empêcher une fusion "irréversible" entre Renault et Nissan? C'est ce qu'avance le Financial Times en s'appuyant sur des sources proches du conseil d'administration du groupe japonais.

Le Financial Times ne l'affirme pas, mais avance que le patron de l'Alliance préparait cette opération contre l'avis du conseil d'administration de Nissan avant d'être arrêté à Tokyo. Selon plusieurs sources interrogées par le FT, les membres du conseil du groupe japonais avaient prévenu qu'ils n'étaient pas favorables à cette orientation et "cherchait un moyen de la bloquer".

"Le conseil [de Nissan] a toujours dit qu'il se battrait avec acharnement contre toute réorganisation qui enracinerait ce statut de second rang", a déclaré au quotidien un proche du dossier. Toujours selon cet informateur, "Nissan considérait que Renault était l'entreprise la plus faible et craignait aussi de donner à la société française un accès à ses liquidités."

Carlos Ghosn "pris au dépourvu"

Ces affirmations vont dans le sens des révélations de Bloomberg qui évoquaient lundi un "coup d'état" fomenté par Nissan pour empêcher la fusion des deux groupes depuis que le conseil du groupe japonais a découvert que le projet n'était pas un projet futur, mais en préparation active comma l'a révélé une source au FT. 

Le journal s'appuie aussi sur la surprise de Carlos Ghosn lors de son arrestation alors que la presse japonaise affirme qu'une enquête a été ouverte depuis plusieurs mois. "M. Ghosn semblait avoir été pris au dépourvu lorsqu'il a atterri à l'aéroport de Haneda, où l'attendaient les procureurs de Tokyo et les reporters du journal Asahi", indique le FT en rappelant que le patron de l'Alliance se rendait au Japon pour une réunion avec le gouverneur de Tokyo qui devait avoir lieu mercredi 21 novembre.

Pascal Samama