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Brexit: PSA fermera une de ses usines anglaises en cas de "no deal"

Carlos Tavares, le patron de PSA.

Carlos Tavares, le patron de PSA. - ERIC PIERMONT / AFP

Le patron du groupe compte faire produire la nouvelle Opel Astra dans l'usine d'Ellesmere Port en Angleterre. Mais en cas de Brexit sans accord, il fermera le site.

Le constructeur automobile français PSA est prêt à tirer un trait sur l'usine britannique de Ellesmere Port et transférer l'activité en Europe continentale si le Brexit tourne mal, prévient son patron Carlos Tavares dans un entretien au Financial Times publié lundi.

Fin juin, PSA avait déjà lancé un sévère avertissement en prévenant qu'il fabriquerait sa nouvelle Astra (Opel ou Vauxhall) dans cette usine du nord-ouest de l'Angleterre seulement en cas d'accord sur le Brexit. Mais dans le quotidien britannique des affaires lundi, le patron de PSA Carlos Tavares est encore plus explicite.

"Franchement je préférerais la confier (la nouvelle Astra, ndlr) à Ellesmere Port mais si les conditions sont mauvaises et que ce n'est pas rentable alors je dois préserver le reste du groupe et je ne le ferai pas", explique-t-il.

Une usine dans le sud de l'Europe

"Nous avons une alternative à Ellesmere Port", ajoute-t-il, évoquant un site dans le sud de l'Europe et réclamant avant tout de la visibilité sur ce que seront les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'UE fin octobre lors de la date prévue du Brexit.

PSA a jusqu'à présent retenu deux usines pour le nouveau modèle de l'Astra qui sera disponible sous les marques Opel et Vauxhall (pour le Royaume-Uni), à savoir Rüsselsheim en Allemagne à partir de 2021, pour laquelle la décision est confirmée, et Ellesmere Port, dont l'avenir dépend donc du Brexit.

Des pertes potentielles de 70 millions de livres par jour

Cette nouvelle mise en garde de PSA intervient peu après la prise de fonction de Boris Johnson comme nouveau Premier ministre britannique, dont la priorité est de préparer le pays à un Brexit sans accord.

L'industrie automobile britannique ne cesse d'avertir contre les risques d'un tel scénario, qui ferait perdre au secteur jusqu'à 70 millions de livres par jour via le rétablissement des droits de douanes et de contrôles douaniers.

L'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) a d'ailleurs écrit vendredi à Boris Johnson en répétant qu'un Brexit sans accord "n'est simplement pas possible".

Le secteur automobile s'inquiète d'autant plus du scénario d'un Brexit sans concession qu'il est déjà fragilisé par plusieurs annonces récentes de fermetures d'usines, par le japonais Honda et l'américain Ford notamment, qui ont eu un effet retentissant au Royaume-Uni, sur fond de ralentissement économique mondial et de désaffection pour le diesel.

J.-C.C. avec AFP