BFM Business
Industries

Brexit: l'industrie automobile européenne s'inquiète d'un "no-deal"

L'usine Nissan de Sunderland, au Royaume-Uni.

L'usine Nissan de Sunderland, au Royaume-Uni. - OLI SCARFF © 2019 AFP

Un échec des négociations sur un accord post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni infligerait une forte chute des échanges commerciaux, s'inquiètent les représentants de l'industrie automobile.

L'industrie automobile européenne s'inquiète d'un "no deal". Un total de 23 organisations nationales représentatives en Europe ont appelé ensemble ce lundi "l'UE et le Royaume-Uni à sécuriser sans délai un accord de libre échange ambitieux", dans un communiqué commun.

Dernière ligne droite pour la période de transition

Cet appel intervient au terme d'une semaine d'intenses frictions entre Londres et Bruxelles qui fait craindre un échec des négociations, à quinze semaines de la fin de la période de transition du Brexit fixée au 31 décembre prochain.

En cas d'échec, la perte commerciale estimée à 110 milliards d'euros sur cinq ans d'ici à 2025 s'ajouterait à environ 100 milliards d'euros de perte de production déjà infligée cette année à la filière par la pandémie de coronavirus.

Cette perte serait une menace pour un secteur qui représente au total 14,6 millions d'emplois britanniques et européens, soit un emploi sur 15 dans la région, avertissent les signataires, parmi lesquels figurent notamment l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) ainsi que les principales organisations nationales, comme le CCFA en France, le VDA en Allemagne ou le SMMT au Royaume-Uni.

"Les économies et les emplois des deux côtés de la Manche sont sous la menace d'un deuxième coup dévastateur sous la forme d'une absence d'accord", préviennent-elles.

Craintes d'une hausse des droits de douanes

Faute d'accord commercial, l'UE et le Royaume-Uni seraient contraints de commercer selon les règles de l'OMC qui prévoient 10% de taxes douanières sur les voitures et jusqu'à 22% sur les fourgons et camions.

"De telles taxes, bien plus élevées que les petites marges de la plupart des constructeurs, devraient très certainement être répercutées sur les consommateurs, rendant les véhicules plus chers, réduisant le choix et affectant la demande", estiment les organisations signataires, dans leur communiqué.

Le Royaume-Uni et l'UE produisaient au rythme de 18,5 millions de véhicules par an avant la crise. Cette année, la filière estime que 3,6 millions d'unités ont déjà été perdues à cause de la pandémie.

J.B. avec AFP