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Automobile: Renault veut devenir un "leader européen" dans l’hydrogène

Après avoir travaillé avec Symbio (Michelin-Faurecia, Renault crée une coentreprise avec l'Américain Plug Power pour sa prochaine génération de véhicules.

Après avoir travaillé avec Symbio (Michelin-Faurecia, Renault crée une coentreprise avec l'Américain Plug Power pour sa prochaine génération de véhicules. - Anthony BERNIER - Renault

Après une première approche avec Michelin, Renault veut aller plus loin dans l’hydrogène. Le groupe français va créer une coentreprise avec l’américain Plug Power pour développer dès l’an prochain une offre clé en main de véhicules utilitaires à hydrogène.

Après l’électrique, l’hydrogène. Comme avant-goût de son plan stratégique présenté ce jeudi 14 janvier, Renault annonce ce mardi une accélération pour développer des véhicules utilitaires avec cette technologie estampillée plus verte. Le constructeur français va créer une coentreprise avec Plug Power, un spécialiste américain de la production de piles et d’hydrogène.

Une offre clé en mains pour les professionnels

Renault et Plug Power ont signé en décembre un protocole d'accord pour la création d'une coentreprise à 50/50 d'ici la fin du premier semestre 2021, pour un investissement de "plusieurs dizaines de millions d'euros", a précisé Gilles Le Borgne, directeur de l'ingénierie du groupe Renault, à l’AFP.

Les partenaires vont concevoir et développer des véhicules utilitaires propulsés à l'hydrogène, à commencer par le Renault Master dès la fin 2021 puis le Renault Trafic, sans préciser le nombre de salariés de cette coentreprise. Les sites de production n’ont pas encore non plus été annoncés.

"Le Groupe Renault et Plug Power ont l'intention de créer un centre d’excellence pour le développement de la technologie des piles à combustible et des véhicules utilitaires légers à hydrogène, sur la base des plateformes existantes et futures du Groupe Renault", précise la marque dans un communiqué.

Plug Power a déjà équipé plus de 40.000 systèmes de piles à combustible, notamment des chariots élévateurs pour Walmart et Amazon.

Développer l'hydrogène en France

Ce centre d’excellence et de recherche, mais aussi le centre de fabrication de la pile à combustible seront localisés en France, nous explique un porte-parole de Renault. "Nous voulons aussi avec cette démarche positionner la France comme une tête de pont sur cette technologie à hydrogène", poursuit ce porte-parole.

Cette offre sera avant tout destinée aux professionnels, avec une approche clés en main: la station de production d’hydrogène et de recharge, les véhicules, la maintenance de ces derniers. A côté du développement de la technologie, Renault compte aussi en faire baisser les coûts en limitant les freins à son accès.

"Nous avons appris de notre expérience de l’électrique, de l’importance d’offrir les infrastructures, explique le porte-parole de Renault. Plug Power sait produire de l’hydrogène vert, a une expérience commerciale solide de cette technologie".

Renault a l'ambition de devenir "le leader européen des véhicules légers à hydrogène", a résumé Gilles Le Borgne.

L'offre française se structure

Cette ambition et surtout cette coentreprise mettent de facto un terme au travail de Symbio (Michelin-Faurecia) avec Renault. Le travail commun en cours sur les Kangoo se poursuivra mais la prochaine génération sera développée dans le cadre de la nouvelle joint-venture.

Symbio s’est de son côté tourné vers PSA pour que le groupe développe sa première flotte de véhicules à hydrogène, prévue pour cette année. Comme le rappelait L’Usine Nouvelle en septembre, Symbio prévoit de produire ses 200.000 piles et composants près de Lyon d’ici à 2030.

Cette structuration de l’automobile française dans l’hydrogène répond aux besoins d’offrir une technologie plus vertueuse pour les véhicules utilitaires, à côté de l’électrique à batterie.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp avec AFP Rédactrice en chef adjointe web