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Année record: Boeing franchit le seuil des 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2018

Boeing a enregistré un chiffre d'affaires record en 2018

Boeing a enregistré un chiffre d'affaires record en 2018 - STEPHEN BRASHEAR-GETTY IMAGES NORTH AMERICA-AFP

L'avionneur américain a enregistré un chiffre d'affaires de 101,1 milliards de dollars en 2018, notamment grâce à des livraisons dynamiques d'avions civils et un nombre important de commandes nettes.

Objectif atteint. L'avionneur américain Boeing a atteint pour la première fois de son histoire le seuil symbolique des 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel en 2018 et table sur des livraisons record d'avions cette année.

Le titre bondissait de plus de 4% à Wall Street dans les premiers échanges, les marchés semblant soulagés de voir que le constructeur aéronautique ne prévoit pas de perturbation particulière de son activité malgré les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et le ralentissement économique mondial.

L'an dernier, l'avionneur a enregistré un chiffre d'affaires de 101,1 milliards (+7,6%), grâce à des livraisons dynamiques d'avions civils. Il a livré 806 avions commerciaux, contre 800 pour Airbus, et a également engrangé beaucoup plus de commandes nettes, 893 contre 747. Le bénéfice net annuel a par conséquent bondi de 24,2%, à 10,1 milliards de dollars, dont 3,4 milliards de dollars au quatrième trimestre. Le chiffre d'affaires de ce trimestre a progressé de 14,4%, à 28,3 milliards de dollars.

Le groupe, basé à Chicago, veut livrer entre 895 et 905 avions civils cette année, en hausse d'au moins 11% comparé à l'année écoulée, ce qui serait un record absolu et lui permettrait de maintenir sa place de leader, devant son éternel rival Airbus.

Boeing optimiste pour 2019

Il vise un chiffre d'affaires annuel compris entre 109,5 et 111,5 milliards de dollars et un bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, de l'ordre de 19,90 à 20 dollars. C'est beaucoup plus important que les anticipations des marchés, qui sont de 106,8 milliards de dollars pour ce qui est du chiffre d'affaires et de 18,31 dollars pour le bénéfice par action.

Ce tableau suggère que Boeing est convaincu que les goulots d'étranglement rencontrés par ses sous-traitants et fournisseurs l'an dernier sont dans le rétroviseur au moment où il prévoit d'augmenter les cadences de production du long courrier 787 "Dreamliner" et du monocouloir 737 pour répondre à la croissance du trafic aérien mondial. Boeing se distingue des autres multinationales américaines comme Apple, Caterpillar et Ford, qui ont averti que le coup de mou de l'économie chinoise allait affecter leur activité dans les prochains mois.

Fleuron industriel et une des marques américaines les plus connues, l'avionneur est pourtant une des cibles idéales pour tout pays voulant répliquer aux taxes douanières supplémentaires imposées sur les importations par le président, Donald Trump. Le groupe se présente lui-même comme le plus gros exportateur américain, car environ 80% de ses avions sont destinés à l'export. 

Un carnet de commandes bien rempli

De janvier 2016 à janvier 2018, la Chine, où il a ouvert mi-décembre sa toute première usine d'assemblage, a représenté 20% des avions livrés, soit 303 sur 1511 appareils réceptionnés par les compagnies aériennes, selon l'avionneur. Boeing assemble en outre une grande partie de ses avions avec des pièces fournies par des équipementiers répartis à travers le globe.

L'optimisme du constructeur aéronautique repose principalement sur une bonne santé de sa division aviation civile, dont le carnet de commandes présentait au 31 décembre 5900 appareils, évalués à 412 milliards de dollars. La marge bénéficiaire s'est améliorée à 15,6% au quatrième trimestre, contre 11,6% un an plus tôt. Boeing mise également sur la hausse des dépenses militaires à travers le monde, en raison d'une recrudescence des tensions géopolitiques et sur son offre de services à l'industrie aéronautique.

Outre le Pentagone, le constructeur aéronautique a engrangé auprès du gouvernement japonais une commande portant sur son avion ravitailleur KC-46 tandis que l'Espagne l'a retenu pour moderniser 17 hélicoptères Chinook. Le carnet de commandes militaires est évalué à 57 milliards de dollars, dont 30% ont été passées par des gouvernements étrangers.

Paul Louis avec AFP