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Aigle Azur cède sa desserte aérienne du Portugal à la low cost espagnole Vueling

La compagnie Aigle Azur dont les liaisons avec l'Algérie représentent 50% à 60% de l'activité, emploie 1150 salariés dont 350 en Algérie. Elle a transporté 1,881 million de passagers en 2018.

La compagnie Aigle Azur dont les liaisons avec l'Algérie représentent 50% à 60% de l'activité, emploie 1150 salariés dont 350 en Algérie. Elle a transporté 1,881 million de passagers en 2018. - Philippe Hughen-AFP

En difficultés, Aigle Azur va arrêter sa desserte du Portugal, activité qu'elle va céder à la compagnie low-cost espagnole Vueling (groupe IAG). Son président Frantz Yvelin écarte toute menace de disparition imminente de la deuxième compagnie aérienne française.

Entrée dans une zone de turbulence, la compagnie Aigle Azur commence à lâcher du lest en cédant sa desserte aérienne du Portugal depuis l'aéroport parisien d'Orly (Val-de-Marne). "Nous nous préparons à céder une petite partie de nos activités parisiennes à Vueling, sans impact social. Dans ce cadre-là, nous conserverons une partie de notre activité à Orly et nous ferons migrer le reste de notre activité à Paris-Charles de Gaulle", explique Frantz M. Yvelin, à la tête de la compagnie, spécialisée dans la desserte de l'Algérie, depuis septembre 2017.

Aigle Azur arrêtera ses vols vers le Portugal fin octobre

Aigle Azur arrêtera sa desserte du Portugal à partir de fin octobre 2019, selon lui. Le projet de cession de cette activité a été présenté au Comité d'entreprise le 5 août. Celui ci "a souhaité procéder à une étude complémentaire" qui peut prendre deux mois selon le délai légal, a-t-il précisé, ajoutant que la direction avait engagé "les travaux préparatoires de façon à ce que tout soit prêt à l'issue de cette expertise début octobre".

L'acquéreur pressenti de cette activité, Vueling, fait partie du groupe IAG, qui compte également en son sein British Airways, l'espagnole Iberia, l'irlandaise Aer Lingus et la jeune compagnie aérienne à bas coût Level.

Aigle Azur perd de l'argent depuis 2012

"Il n'y aucune menace à court terme, mais en revanche il y a une menace sur le long terme, elle est réelle", a ajouté la patron d'Aigle Azur. S'il assure que les passagers partis en vacances n'ont "aucune crainte à avoir" sur leur retour, il reconnaît que la compagnie rencontre des "difficultés" liées au coût du travail en France, à la hausse du prix du carburant, et à une situation de surcapacité en Europe à l'automne dernier.

La compagnie aérienne, fondée en 1946 par Sylvain Floirat, et dont les liaisons avec l'Algérie représentent 50% à 60% de l'activité, emploie 1.150 salariés dont 350 en Algérie. Elle a transporté 1,881 million de passagers en 2018.

Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros par an mais "perd de l'argent depuis 2012", selon le dirigeant d'Aigle Azur. En août, elle disposait de près de 25 millions d'euros de trésorerie. "Nous n'avons pas trouvé d'acteurs intéressés pour racheter Aigle Azur", a-t-il poursuivi. La compagnie est détenue par le groupe chinois HNA (49%), l'homme d'affaires américain David Neeleman (32%) et la compagnie Lu Azur (19%).

Frédéric Bergé avec AFP