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Aciérie Ascoval: ultime audience pour désigner le repreneur

La chambre commerciale du TGI avait accordé le 27 mars un nouveau délai, un mois après le désistement du groupe franco-belge Altifort

La chambre commerciale du TGI avait accordé le 27 mars un nouveau délai, un mois après le désistement du groupe franco-belge Altifort - AFP

La justice examine mercredi les offres déposées par le sidérurgiste britannique Bristish Steel, le fabricant italien d'aciers spéciaux Calvi Networks, le fonds Secufund Industry et celle de l'industriel régional Pascal Cochez.

Le sort de l'acierie Ascoval se joue ce mercredi devant la justice. Le tribunal de grande instance de Strasbourg s'apprête à examiner une ultime fois les projets des potentiels repreneurs de ce dossier aux multiples rebondissements, emblématique de la désindustrialisation.

Quatre différentes offres de reprise ont été déposées. Elles émanent d'un sidérurgiste, le britannique British Steel, d'un fabricant italien d'aciers spéciaux, Calvi Networks, du fonds Secufund Industry et de l'industriel régional Pascal Cochez.

"C'est British Steel qui aurait le plus de chances de remporter le marché", a affirme Fabien Roussel, député de l'arrondissement et secrétaire national du PCF. Direction et syndicat privilégient l'offre de British Steel mais aussi celle de Calvi. Leur avis doit être remis à l'administrateur judiciaire ce mardi à Paris. "Elles sortent du lot. Ce sont les dossiers les plus crédibles, parce qu'ils maintiennent l'effectif contrairement aux autres et ce sont des sociétés du métier", a souligné Nacim Bardi, délégué CGT. "Pour moi, on sera repris".

Un marqueur du quinquennat Macron

Pour les syndicats, l'audience de mercredi sera celle de la dernière chance, alors que le moral des salariés est miné par les multiples rebondissements qu'a connus le dossier. "Côté salariés, c'est très difficile, il y a encore des traces dans leur mémoire (du défaut d'Altifort, ndlr). Notre avenir, c'est tout le temps un grand point d'interrogation", a-t-il rapporté. Certains ont démissionné pour trouver ailleurs une "situation professionnelle plus stable". Faute de nouvelles commandes, l'aciérie est en sous-activité depuis fin mars, mais Ascoval compense la perte de salaire engendrée par le chômage technique, a assuré à l'AFP une source proche de la direction.

Le jugement devrait être mis en délibéré la semaine prochaine et ainsi mettre fin à ce feuilleton devenu un marqueur de la politique industrielle du quinquennat Macron. La chambre commerciale du TGI avait accordé le 27 mars un nouveau délai, un mois après le désistement du groupe franco-belge Altifort qui avait fait l'effet d'une douche froide pour les salariés, désormais 270 après une poignée de démissions et des départs en retraite.

Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, cette aciérie qui fabrique des tubes d'aciers spéciaux attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.