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Hydrogène: Hopium "est à un cheveu d'arriver à la phase d'industrialisation" de la pile à combustible

Invité de la matinale de BFM Business, Sylvain Laurent le directeur général d'Hopium a rappelé l'objectif de 2025 pour commercialiser sa pile à hydrogène alors que la start-up fait face à d'importantes difficultés financières.

Sylvain Laurent se veut rassurant quant à l'avenir d'Hopium. Une semaine après l'annonce d'une ouverture d'une procédure de redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris à l'encontre de la start-up, son directeur général a confirmé la mise en place des 13,5 millions d'euros fournis par son partenaire financier historique, Atlas Special Opportunities. Une enveloppe qui financera la dernière ligne droite de la stratégie de "recentrage sur la pile à combustible qui est la demande principale des marchés", a-t-il insisté sur le plateau de BFM Business ce matin.

"On a une équipe forte et on est à un cheveu d’arriver à la phase d’industrialisation donc cette phase de six mois va nous permettre de nous concentrer pour finaliser notre plan et renforcer nos capacités de partenariats industriels."

Avec un objectif de commercialisation réaffirmé à l'horizon 2025 pour cette pile à combustible, le célèbre projet de berline à hydrogène porté par Hopium sera mené dans un second temps.

"Tesla est passée deux fois au bord de la catastrophe"

Pour garantir la réussite d'Hopium, Sylvain Laurent en appelle au soutien étatique: "On a fait plusieurs demandes de supports d’appels à projets et c’est fondamental que l’Etat français puisse continuer à nous soutenir, non seulement dans la procédure actuelle pour être dans une protection bienveillante mais surtout pour atteindre la mise sur le marché en 2025 de cette pile à combustible qui est une technologie unique." Le directeur général de la start-up évoque notamment le cas de Tesla qui a pu compter sur une aide de l'Etat américain il y a quelques années. "Depuis 7-8 ans, c’est une success story incroyable mais ils sont passés deux fois au bord de la catastrophe", a-t-il rappelé.

"Aujourd’hui, il ne manquerait pas grand-chose pour que ce gouvernement et la France soutiennent cette filière."

Alors qu'il revendique déjà le soutien de fonds anglo-saxons, Sylvain Laurent espère désormais parvenir à convaincre des partenaires industriels que l'hydrogène représente "la décarbonation dont le monde entier a besoin". "On parle beaucoup de la voiture mais plus que la voiture, l’usage serait même dans le domaine stationnaire, a-t-il estimé. Je rêverais que demain, il n’y ait plus de coupure d’électricité dans les hôpitaux, que nos enfants disposent d’une énergie verte, propre et puissante."

Timothée Talbi