Huîtres du Bassin d'Arcachon interdites à la vente: les ostréiculteurs ont le coeur lourd et sont en colère

Les producteurs se disent avant-tout victimes de la saturation des réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales.

"C'est un coup très dur qui est porté à la filière, c'est une période de l'année où les ventes sont les plus importantes et on est très vigilants à la qualité de notre produit et surtout à la santé de nos clients. On est obligés d'accepter cette décision qui va poser beaucoup de difficultés à la profession", explique sur BFMTV, Pierre Lacaze, ostréiculteur au Cap-Ferret (Gironde).

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A quelques jours du Nouvel An, les huîtres du Bassin d'Arcachon qui agrémentent d'ordinaire les tables du réveillon ont été temporairement interdites à la vente après "plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives".

Au-delà de la résignation, c'est la colère qui envahit les producteurs.

Epée de Damoclès

Ils se disent "victimes de la saturation des réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales" après de grosses intempéries à l'automne, qui engendre "des débordements dans le milieu naturel" contaminant les zones d'élevage.

"C'est la colère parce que le travail, on le fait bien en amont", souligne sur BFMTV, Laurence Cussac, dirigeante de Huîtres Cussac.

"On a des bassins en circuits fermés, les huîtres sont rentrées, c'est oxygéné, il y a tout ce qui faut, on ne comprend pas. On ferme parce qu'il y a ce virus dans l'eau, il vient de toutes ces pluies abondantes qu'il y a eu, et tant qu'on ne résoudra pas ce problème là, on sait que tous les ans, on aura une épée de Damoclès au-dessus de la tête ".

Pour Thierry Lafon, producteur à Gujan Mestras, le problème est connu depuis longtemps: "On a un réseau d'assainissement très convenable mais la gestion des eaux pluviales est lamentable", se désole-t-il auprès de l'AFP.

"Au bout du bout, vous pouvez avoir des mélanges d'eaux usées et pluviales qui ruissellent dans le milieu naturel", confirme une responsable du Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon, gestionnaire des réseaux. "On travaille sur le sujet (...) pour améliorer la protection du territoire face aux intempéries."

"On n'est pas très étonnés que ça arrive aujourd'hui", confirme Pierre Lacaze qui espère une aide des pouvoirs publics.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business