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Grippe aviaire: 900.000 animaux abattus depuis le début du mois de mai dans le Sud-Ouest

Des canes destinées à la fabrication de foie gras confinées à Sarrant, dans le Gers, le 28 novembre 2022, en raison de l'épizootie de grippe aviaire

Des canes destinées à la fabrication de foie gras confinées à Sarrant, dans le Gers, le 28 novembre 2022, en raison de l'épizootie de grippe aviaire - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

"On est dans la gestion d'une crise énorme, un vrai incendie viral", alerte Bernard Malabirade, président de la chambre d'agriculture du Gers, où 41 foyers de grippe aviaire ont été dénombrés.

La grippe aviaire, réapparue de façon précoce dans le Sud-Ouest début mai, continue d'accélérer sa progression avec plus de 50 foyers recensés dans des élevages de canards et de poulets, en particulier dans le Gers, a-t-on appris de sources concordantes lundi.

Dans les Landes, 16 foyers ont été détectés, selon un communiqué de la préfecture publié ce lundi soir, qui précise que "plus de 250.000 animaux ont ainsi déjà été euthanasiés" dans ce département.

Situation "hors de contrôle"

D'après le syndicat agricole Modef, 900.000 animaux ont été abattus au total dans les trois départements du Sud-Ouest depuis le début du mois de mai, ce qui en fait "une crise majeure et pas seulement une résurgence du virus", avance Christophe Mesplède, vice-président du syndicat dans les Landes. "La contamination est massive", assure le syndicat.

Dans le Gers, où la situation est "évolutive" selon Bernard Malabirade, un nouvel épicentre est apparu près de Masseube, dans le sud du département, où plusieurs foyers ont été détectés.

"La situation n'y est pas bonne, elle est même hors de contrôle", explique M. Malabirade.

"Noël se joue maintenant"

"Le virus jusqu'auparavant concentré à l'ouest du département s'étend désormais au sud", a confirmé la préfecture du Gers, en référence aux premiers cas repérés à proximité des Landes début mai. L'épizootie a connu une accalmie en mars et en avril, avant de reprendre, beaucoup plus tôt qu'à l'accoutumée.

Alors que l'arrivée des canetons dans les exploitations doit avoir lieu en juin, les éleveurs s'inquiètent déjà de la production de fin d'année, essentielle au maintien de l'économie de la filière.

"Noël se joue maintenant et la gravité de cette crise se joue aujourd'hui. Si le dépeuplement continue, on est mort", souligne Mélanie Martin, présidente du Modef.

Au cours de cette épizootie 2022-23, six millions de volailles ont été abattues en France selon le ministère de l'Agriculture, après l'abattage de 22 millions de volailles en 2021-2022.

A.G avec AFP