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Entreprises françaises en Russie: "partir, c'est souvent tout laisser à Poutine et ses amis oligarques"

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), le 29 août 2022 à Paris.

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF), le 29 août 2022 à Paris. - ERIC PIERMONT / AFP

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a pris la défense des entreprises françaises qui ont choisi de maintenir des activités en Russie, refusant la "naïveté" sur le sujet.

S'exprimant ce lundi après-midi en ouverture de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) du Medef, le président du syndicat patronal a pris la défense des entreprises françaises qui ont fait le choix de maintenir des activités en Russie. "Comme dans toute guerre, rien n'est simple et rien n'est blanc ou noir", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux depuis l'hippodrome de Longchamp, à Paris.

"Ne soyons pas naïfs"

"L'agression russe [contre l'Ukraine] nous oblige à choisir un camp […] et nous devons choisir le camp de la liberté, celui du peuple ukrainien", a assuré Geoffroy Roux de Bézieux. Mais "ne soyons pas naïfs, soyons sans illusions, ce ne sont pas les sanctions qui feront changer la politique ou le régime" de la Russie, a-t-il affirmé, citant l'Iran, la Corée du Nord et Cuba.

Selon le patron du syndicat patronal, les sanctions à l'égard de Moscou ne doivent pas "empêcher les entreprises qui ont des filiales et des emplois en Russie de décider, en fonction de leur situation, de rester ou de partir. Car là aussi, pas de naïveté, partir c'est souvent tout laisser à Poutine et ses amis oligarques", a-t-il déclaré, refusant les "leçons de morale" et "surtout des Américains".

Pas de retour en arrière

Néanmoins, ces sanctions "envoient un signal fort", a-t-il nuancé, car elles montrent que "nos valeurs ne sont pas négociables". "Peut-être que certains d'entre vous [entrepreneurs, ndlr] espèrent que l'on pourra revenir en arrière, qu'au fond tout c'est un mauvais rêve qui va se terminer bientôt. Je crains que ce soit une illusion".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV