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Energie

Une production nucléaire en hausse et les prix de l'énergie font bondir les revenus d'EDF

L'opérateur historique affiche un chiffre d'affaires en forte progression sur les neuf premiers mois de l'année et confirme ses objectifs pour 2021.

EDF accélère encore au troisième trimestre. Le groupe, qui publie ce mercredi matin son point d'activité pour le troisième trimestre, enregistre sur les neuf premiers mois de l'année 57,06 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Cela représente une croissance organique (à périmètre, norme et taux de change comparables) des revenus de 15,7% par rapport à la même période de 2020. Pour rappel, aux termes des six premiers mois, cette progression n'était "que" de 13,7% (toujours en organique).

Sur les 8,3 milliards d'euros de revenus en plus générés de janvier à septembre 2021 par rapport à 2020, 4,6 milliards (soit 55%) sont liés à des effets prix et 2 milliards (24%) à un effet volume.

L'énergéticien explique en effet ce boom de l'activité sur neuf mois pour plusieurs raisons : "un meilleur niveau de production nucléaire (+1,4 milliard d'euros)", "des effets prix positifs principalement en France pour 0,8 milliard d'euros", "la forte hausse des prix et des volumes du gaz (+2,8 milliards d'euros)", ainsi que "la revente des obligations d’achat en France à un prix plus élevé (+1,1 milliard d'euros)".

Un parc nucléaire mieux exploité

De fait, la production nucléaire a atteint 268,2 TWh de janvier à septembre, soit 27 TWh de plus (+11%) qu'à la même époque l'an dernier, malgré la fermeture des réacteurs de Fessenheim intervenue en février puis juin de l'an passé. "Cette évolution est liée à de moindres modulations dans un contexte de prix de marché élevés et à une meilleure disponibilité du parc nucléaire en 2021", souligne EDF dans un communiqué. Autrement dit, les centrales ont davantage tourné à plein régime et les retards de maintenance sur les réacteurs sont moins importants que l'an passé.

On notera aussi la belle performance de l'électricité d'origine renouvelable du groupe. Les revenus générés sur ce segment bondissent de 54,4% en organique (+53,3% en données publiées) à 4,56 milliards d'euros. Cela "reflète principalement l’impact sur l’hydraulique de la forte augmentation des prix spot de l’électricité (utilisés par convention pour la valorisation de la production hydraulique)", détaille EDF. Cette activité "bénéficie aussi de la progression de 10% de la production renouvelable éolienne et solaire du groupe".

Des prix du gaz qui s'envolent

En Italie, le chiffre d'affaires s'envole aussi sur la période (+55,1% en organique) à 6,53 milliards d'euros. Ici, c'est notamment lié à "la forte hausse des prix du gaz sur les marchés de gros".

L'énergéticien a par ailleurs fait un point sur les exportations énergétiques du groupe depuis la France vers les pays voisins. Il en ressort 71 TWh exportés sur neuf mois pour 28,3 TWh importés, soit une balance positive de 47,2 TWh (contre 32,1 TWh sur la même période de 2020).

Avec ces bons résultats, EDF confirme ses objectifs pour l'ensemble de l'année 2021, en particulier un Ebitda (bénéfices avant intérêts, taxes, dépréciations et amortissements) supérieur à 17,7 milliards d'euros. En parallèle, le groupe prévoit un endettement financier net qui sera inférieur à 2,8 fois l'Ebitda en fin d'année. EDF vise aussi un taux de distribution du résultat net courant 2021 et 2022 entre 45 et 50%.

Alors que l'énergéticien, détenu à 83,3% par l'Etat, affiche une bonne dynamique financière, le président Emmanuel Macron a annoncé mardi la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France, sans toutefois donner davantage de détails.

"EDF et la filière avec elle sont prêtes à répondre au défi de la transition énergétique par la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et l’accélération dans les renouvelables. Nous nous réjouissons de l’annonce du président de la République et serons au rendez-vous", a commenté ce mercredi matin sur Twitter le patron d'EDF Jean-Bernard Levy.

https://twitter.com/jl_delloro Jean-Louis Dell'Oro Rédacteur en chef adjoint BFM Éco