BFM Business
Energie

TotalEnergies "convaincu" que la Russie n'utilisera pas le gaz comme une arme

Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, affirme que les activités de son groupe n'ont pas été affectées par la crise. Il faut dire que le gaz est une activité stratégique pour la Russie, qui en exporte notamment vers l'Europe.

Après de longues semaines de tensions et de tractations diplomatiques, le président russe Vladimir Poutine a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi le lancement d'une "opération militaire" en Ukraine. Des bombardements ont été entendus aux quatre coins de l'Ukraine, et notamment à Kiev.

Les groupes français installés en Russie surveillent la situation de près. Pas moins de 35 entreprises du CAC 40 y sont présentes, selon Bercy. La compagnie TotalEnergies y exploite de nombreux champs pétroliers et gaziers depuis 1991.

Le gaz, crucial pour la Russie

Les activités de l'entreprise, qui comprennent des participations dans des usines de gaz naturel liquéfié (GNL), n'ont pour le moment pas été affectées, a assuré le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, lors de la conférence de la International Energy Week.

Il s'est dit "convaincu que les Russes ne veulent pas utiliser le gaz comme une arme dans le conflit" avec l'Ukraine.

Pour l'instant, le groupe n'a pas communiqué sur un éventuel rapatriement de certains salariés si la situation venait à s'envenimer.

Le gaz est une activité stratégique pour la Russie qui fournit près de la moitié du gaz de l'Europe. Certains pays de l'Europe de l'Est s'y approvisionnent à plus de 75%. L'Allemagne en importe environ 55% et la France, autour de 20%.

Cette répartition est liée au mix énergétique choisi par les pays. L'Allemagne, qui a renoncé au nucléaire après l'accident de Fukushima, consomme énormément de gaz naturel pour compenser. Alors qu'en France, le nucléaire représente 88% de la production totale d'électricité.

Le prix du pétrole a explosé, avec un baril de Brent à plus de 102 dollars. "Ca ne dure jamais, on l'a appris par le passé. Quand le prix est très élevé, des gens se remettent à investir. Et la demande baisse car les clients, ça devient trop cher pour eux. On va vivre des cycles, il ne faut pas croire que l'on rentre dans un monde avec des prix élevés du pétrole pour toujours", a tenu à rassurer Patrick Pouyanné.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech