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Energie

Tableau de bord de l'énergie: EDF se donne de l'air dans la production nucléaire et hydroélectrique

L'énergéticien continue de profiter de la douceur des températures pour avancer dans son programme de relance du parc nucléaire. Les récentes précipitations permettent également de remplir les réservoirs d'eau tandis que les stocks de gaz restent à un niveau élevé.

La tendance change pour le mieux du côté de la production d'énergie française. Alors qu'EDF patinait dans son calendrier de relance du parc nucléaire au coeur de l'automne, en raison notamment du mouvement social dans plusieurs de ses centrales, la situation est aujourd'hui tout autre. Les semaines passent et l'énergéticien opère des avancées sensibles pour redémarrer ses différents sites. Ce lundi, il ne compte plus que 13 réacteurs à l'arrêt, soit moins d'un quart de ses infrastructures, dont 10 pour des problèmes relatifs au phénomène de corrosion sous contrainte (CSC).

Un réacteur de Tricastin volontairement arrêté pendant cinq jours

Alors qu'une première vague de froid a mis à l'épreuve le réseau électrique français il y a tout juste un mois, les températures se sont depuis globalement adoucies, soulageant par la même occasion les différents leviers de production. A tel point qu'EDF s'est offert le luxe d'arrêter un réacteur à Tricastin depuis jeudi et jusqu'à aujourd'hui pour éviter tout excès de production. L'énergéticien justifie notamment cette mesure par la recherche d'économie d'uranium qu'il souhaite éviter d'avoir à remplacer en cas de nouvelle vague de froid dans les prochaines semaines.

Cette stratégie répond aussi à un enjeu commercial pour EDF à savoir le ralentissement de la baisse des prix qui ont chuté d'environ un tiers depuis la mi-décembre. Signe encourageant qui témoigne du renversement de situation, la France est redevenue exportatrice net d'électricité et ce, y compris au moment des pics de consommation journalière.

Le niveau des barrages au plus haut depuis la rentrée

La baisse du mercure permet aussi de "recharger" les autres postes de production d'énergie qui sont particulièrement sollicités lors des vagues de froid, étant les seuls moyens de stocker l'électricité afin de passer les pics de consommation.

A cet égard, l'évolution du niveau des réservoirs d'eau au cours des deux dernières semaines est spectaculaire. Remplis à 62% à la veille de Noël, les barrages voient ce taux augmenter à 71% ce lundi, soit six points au-dessus des normales.

Du côté des stocks de gaz, la France a été contrainte de piocher dedans lors du précédent épisode de froid alors que ces derniers étaient à leur maximum technique depuis plusieurs semaines. Avec un taux de remplissage actuel de 85%, ils restent à un niveau élevé en France, comme dans le reste de l'Europe. Le gaz naturel liquéfié continue d'arriver sur les cotes européennes mais la faiblesse des prix du gaz sur le Vieux Continent pourraient orienter ces navires vers l'Asie notamment en cas de redémarrage de l'économie chinoise.

Timothée Talbi