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Sûreté nucléaire: carton jaune pour la centrale de Dampierre-en-Burly, dans le Loiret

Dans son rapport annuel, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pointe du doigt des "défailances organisationnelles" dans la gestion de la centrale de Dampierre-en-Burly. Le directeur a été convoqué pour rendre des comptes.

Le parc nucléaire français est toujours sous étroite surveillance. Quelques jours après la publication de son rapport annuel, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a épinglé la centrale de Dampierre-en-Burly, dans le Loiret, mercredi, lors d'un point dédié aux installations de la région Centre-Val-de-Loire, comme l'a repéré le Parisien.

"L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la radioprotection sont très en retrait par rapport à la moyenne nationale", tacle l'instance.

Cette mise en garde s'inscrit dans la lignée d'une série de complications pour les centrales d'EDF. Après la découverte fin 2021 d'une micro-fissure dans une de ses centrales les plus récentes et puissantes, l'électricien avait lancé un grand plan de contrôle et de réparations, revu en décembre dernier, qui a conduit à l'arrêt de nombreux réacteurs en pleine crise énergétique.

L'ASN pointe des "défaillances organisationnelles"

Concernant la centrale de Dampierre-en-Burly, l'ASN souligne que "sur le plan de la sûreté nucléaire, les performances dans le domaine de la conduite normale se sont nettement dégradées en 2022, avec un nombre d’événements significatifs déclarés au cours de l’année (dont une dizaine de niveau 1 sur l’échelle INES) parmi les plus élevés des centrales d’EDF".

L'Autorité pointe du doigt des "défaillances organisationnelles en lien avec des insuffisances documentaires et de communication entre les équipes de conduite" et critique "la gestion des essais périodiques", également "très en retrait" en 2022.

"La gestion du risque incendie par le site demeure également en retrait et doit rester une priorité d’action du site en 2023", souligne l'ASN.

La centrale ne s'en tire pas mieux en termes de maintenance des installations, également "en retrait par rapport à la moyenne nationale". "L’année 2022 a été marquée par la survenue de plusieurs indisponibilités d’équipements ayant nécessité des replis de réacteur et traduisant un problème de fiabilité de ces matériels", note l'ASN.

Le directeur de la centrale convoqué

Conséquence de ces performances en deçà des normes nationales, le directeur de la centrale de Dampierre-en-Burly a été convoqué au siège de l'ASN le 17 avril pour rendre des comptes. Et il a visiblement été convaincant.

"L’ASN considère que la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a pris conscience de ses difficultés et que les actions engagées par sa direction, avec l’appui des services centraux d’EDF, sont appropriées."

Reste que le site est désormais sous surveillance accrue de la part de l'Autorité. "L’ASN mènera en 2023 diverses inspections visant à vérifier la déclinaison du plan d’action réactif et à juger de son efficacité", conclut le rapport régional.

Seul point positif au tableau pour la centrale de Dampierre-en-Burly, ses performances en matière d’environnement "rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur EDF".

Clément Lesaffre