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Sobriété énergétique: vers des quotas d'utilisation de gaz pour les entreprises?

Invité sur notre antenne ce lundi, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, évoque la possibilité de s'inspirer du système d'échange de quotas d'émissions de gaz à effet de serre pour l'adapter à celle du gaz.

Le gouvernement appelle les entreprises à la "mobilisation générale" en matière de sobriété énergétique et agite le bâton d'une taxe sur les "super profits" en cas d'efforts insuffisants. L'objectif est de faire 10% d'économies d'énergie.

Invité sur BFM Business ce lundi, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, indique réfléchir aux "dispositifs qui vont permettre de réduire la consommation de gaz sans mettre à l'arrêt des usines". Il évoque notamment des règles simples à appliquer comme "mettre un pull" ou encore fermer les portes des lieux climatisés.

"Je crois à la responsabilisation collective et individuelle des acteurs", a-t-il ajouté.

Mais si les entreprises fournissent des efforts insuffisants, quels leviers pourront être actionnés? "En septembre et début octobre, nous allons mettre en place des instruments qui permettront de réduire la consommation de manière un peu plus contraignante dans le cas où l'on devrait y arriver", affirme le ministre, invité sur le plateau de Good Morning Business.

S'inspirer du système d'échange de quotas d'émissions de CO2

"On regarde si on peut s'inspirer de dispositifs qui existent déjà, avec notamment ce qu'on appelle les ETS, c'est-à-dire les droits d'émettre du CO2, qu'on pourrait appliquer aux industriels qui ont l'habitude d'utiliser ces instruments, pour limiter la consommation de gaz", détaille Roland Lescure.

Concrètement, le gouvernement pourrait reprendre le système d'échange des quotas d'émissions de CO2, qui sont plafonnés à un niveau fixé par l'Union européenne. Les quotas sont alloués gratuitement aux principaux émetteurs industriels de CO2 en fonction de leurs émissions passées, mais ceux-ci peuvent ensuite les échanger sur le marché secondaire selon leurs besoins.

Ainsi, les entreprises pourraient avoir un "droit à consommer du gaz" et celles qui ont utilisé moins d'énergie que prévu pourraient revendre ces droits non utilisés à d'autres qui ont besoin de davantage d'énergie que ce qui leur est alloué.

"A ce stade, on est au niveau exploratoire, on a quelques semaines pour explorer l'ensemble des instruments disponibles", a précisé le ministre délégué chargé de l'Industrie.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech