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Energie

Nucléaire: la France tend la main au Royaume-Uni, allié européen inattendu

La réunion ce mardi à Paris de l'Alliance du nucléaire, groupement de pays européen qui souhaitent accélérer le développement de cette énergie, met en lumière le rôle inattendu du Royaume-Uni dans ce domaine.

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, réunit ce mardi à Paris l'Alliance du nucléaire, une coalition de 16 pays européens pro-nucléaires qui veut peser sur la politique énergétique de l'Union européenne. Avec un invité surprise: le Royaume-Uni, qui va appuyer sur les dissenssions entre la France et l'Allemagne dans l'énergie.

La France mène la fronde des pays européens pro-nucléaire qui veulent pousser la Commission européenne à mettre le nucléaire au coeur de sa politique énergétique. Car pour le moment, la présidente de la commission, Ursula Von Der Leyen traîne des pieds. Elle mise surtout sur les énergies renouvelables.

Le Royaume-Uni, allié inattendu de la France

La France s'oppose aussi à l'Allemagne qui continue miser sur le gaz malgré la guerre en Ukraine. Du coup, la présence surprise des Britanniques, qui eux aussi relancent le nucléaire, ne va que contribuer à creuser le fossé entre les deux blocs pro et anti nucléaire en Europe.

Agnès Pannier-Runacher se justifie en expliquant qu'il s'agit de profiter du retour d'expérience des deux EPR en construction en Grande-Bretagne à Hinkley Point. Mais en réalité, l'expertise est surtout française puisque c'est EDF qui les construit et donc s'en chargera à l'avenir.

La présence des Britanniques a aussi un intérêt commercial pour la France. Ce sera ainsi l'occasion, pour la France, de sécuriser le futur chantier de deux autres EPR de l'autre côté de la Manche sur le site de Sizewell. EDF en a bien besoin.

Par Matthieu Pechberty, avec C.L.