BFM Business
Energie

Les vignerons du Bugey exigent que la centrale nucléaire change de nom

L'arrivée prochaine de deux nouveaux réacteurs sur la centrale nucléaire du Bugey est pour eux l'occasion de relancer un débat vieux de plusieurs années.

Le site nucléaire de Saint-Vulbas dans l'Ain est souvent appelée "centrale du Bugey" et cela ne plaît visiblement pas à tout le monde. Depuis plusieurs années, les vignerons du Bugey estiment que le nom de la centrale porte atteinte à la réputation de leur appellation.

Réinstaurer le dialogue

"On veut protéger notre Appellation d’origine contrôlée, explique le président du syndicat des vins du Bugey depuis 2018, Jean-Luc Guillon, au Progrès. On veut réinstaurer un dialogue autour du nom de la centrale dans le but de la rebaptiser".

En 2012, une demande similaire avait été déposée et les vignerons ont décidé de réactiver le débat depuis la décision récente du gouvernement de choisir le site du Bugey pour accueillir deux nouveaux réacteurs EPR2. "Nous sommes une petite appellation: 80 adhérents à l’AOC pour 500 ha. Très souvent, nous sommes confrontés à des clients, en France et à l’étranger, qui nous parlent de la centrale. Les gens associent vite la centrale et le vignoble", déclarent-ils au Parisien.

"Nous ne sommes pas antinucléaires"

Ces derniers évoquent la mauvaise presse qui touche la centrale de Tricastin dans la Drôme et qui a poussé les producteurs voisins à créer la nouvelle appellation "Grignan-les-Adhémar" à la place de "Côteaux du Triscastin". "Nous ne sommes pas antinucléaires. Au contraire. C’est juste un changement de nom", déclare Jean-Luc Guillon au Parisien tout en rappellant que leur appellation AOC est bien antérieure à la naissance de la centrale.

D'après lui, le maire de Saint-Vubas - commune où se trouve précisément la centrale - serait d'accord pour rebaptiser la centrale avec le nom de municipalité. Le président du syndicat des vins du Bugey assure vouloir engager des pourparlers avec la nouvelle direction du site nucléaire avant d'engager une procédure.

Pierre Berthoux