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"Le tout nucléaire n'est pas bon, le tout renouvelable non plus": Macron milite en faveur de l'atome

A l'occasion du sommet international du nucléaire à Bruxelles, le chef de l'Etat a de nouveau promu l'énergie nucléaire qui, combinée aux renouvelables, doit permettre de sortir de la production d'électricité au charbon et au gaz.

Emmanuel Macron en pleine opération promotion du nucléaire. Jeudi matin, le président de la République s'est rendu au sommet international du nucléaire à Bruxelles. En ouverture de l'évènement, un grand nombre de chefs d'Etat ont pris la parole dont le français qui était accompagné par le ministre en charge de l'Energie Roland Lescure.

Emmanuel Macron a prôné une approche énergétique organisée autour de trois piliers : l'efficacité énergétique, les renouvelables et l'énergie nucléaire. "Tous les rapports, du Giec jusqu'à l'Agence internationale de l'énergie, montrent très bien qu'il y a une complémentarité entre ces modèles, a-t-il souligné en arrivant sur place. Le tout nucléaire n'est pas bon, le tout renouvelable n'est pas bon non plus [...] Un modèle 100% renouvelable a des coûts et met une pression sur le réseau qui est beaucoup moins soutenable que le nucléaire. Le nucléaire est une énergie qui est à la fois bas carbone et pilotable."

"Il faut continuer de faire monter les énergies renouvelables chez nous car on n'en a pas assez mais on a également une force qui est le nucléaire et qui nous préserve aujourd'hui de beaucoup de fragilités qu'ont d'autres. On est moins dépendants que certains de nos voisins et nous sommes un des pays qui a le plus faible taux de CO2 par habitant."

D'importants progrès en matière de sûreté

Puis le président de la République a déroulé les axes sur lesquels l'ensemble des pays présents et en particulier les nations européennes devaient concentrer leurs efforts dans les prochaines années. Il souhaite tout d'abord un important essor des capacités de production, qui doit être de l'ordre de 50 GW à travers l'Europe dans les années à venir, afin d'amortir les coûts. A ce sujet, il a rappelé que le financement était "une composante importante de ce type de projets" et invite à impliquer la Banque européenne d'investissements mais aussi à attirer des investissements privés.

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Par ailleurs, il appelle à "sécuriser nos industries tous les éléments de la chaîne de valeur" qui pourraient être "une énorme source de création d'emplois". Pour ce faire, Emmanuel Macron invite la nouvelle alliance européenne du nucléaire à planifier la formation pour s'assurer de la disponibilité des compétences nécessaires au développement de ces programmes d'ampleur. A l'instar des SMR et ASMR, les projets d'installation de capacités de production doivent favoriser l'innovation, notamment pour décarboner les grands sites industriels.

"Nous devons travailler activement sur l'interconnexion qui sera un point décisif pour fournir une électricité pilotable, soutenable et bon marché", a ajouté le chef de l'Etat qui souhaite connecter le Caucase et l'ouest des Balkans au réseau européen.

Enfin, Emmanuel Macron a mis en avant les progrès de la filière nucléaire en matière de sûreté grâce à la coopération accrue entre les différentes agences dédiées à cette problématique depuis l'incident de Fukushima. "Je crois qu'on a maintenant un recul important sur la technologie nucléaire, a-t-il estimé. Il faut être beaucoup plus inquiets des émissions de CO2 qui ont un impact direct sur notre santé chaque jour quand on utilise du charbon pour faire de l'électricité. Notre priorité doit être de sortir du charbon puis du gaz et d'aller vers le nucléaire et le renouvelable."

Timothée Talbi