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Energie

Le gouvernement assure qu'il n'y a "pas de raison de s'inquiéter" pour l'avenir d'EDF

Plus d'un tiers des salariés d'EDF est en grève contre la demande de l'Etat de vendre davantage d'électricité à bas prix à ses concurrents.

Le gouvernement a assuré mercredi qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter pour l'avenir d'EDF, dont 37% des salariés sont en grève contre les récentes décisions de l'exécutif, une mobilisation que le patron des députés LREM, Christophe Castaner, a dit ne pas comprendre. "L'Etat est évidemment aux côtés d'EDF", a assuré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du Conseil des ministres, interrogé sur le mouvement de grève.

"Lorsque cette entreprise est en difficulté à cause de tarifs bas, elle est soutenue par l'Etat", a-t-il ajouté, rappelant qu'EDF "a reçu 10 milliards d'aides à la capitalisation et de renoncement aux dividendes depuis 2015". "Il n'y a pas de raison de s'inquiéter pour l'avenir d'EDF", a assuré Gabriel Attal.

Auparavant, Christophe Castaner avait exprimé sa surprise face au mouvement de grève: "Non, je ne le comprends pas parce que quand vous avez la fierté d'être dans une entreprise publique comme EDF, vous assumez aussi de contribuer à la solidarité nationale", a-t-il affirmé sur France 2.

Flambée des prix

Il a rappelé qu'EDF était "une entreprise publique détenue à 80% par l'Etat (qui fait donc partie) du patrimoine des Français" et assuré que le prix de l'électricité aurait "augmenté de 44%" sans les mesures prises par le gouvernement. "Quand EDF a connu des difficultés, l'Etat a toujours été présent. Et l'Etat sera toujours présent", a ajouté Christophe Castaner.

Face à la flambée des prix de l'énergie, le gouvernement a dégainé un arsenal de mesures pour contenir les factures et honorer sa promesse de limiter à 4% l'augmentation des tarifs réglementés de l'électricité en 2022, dans un contexte sensible à quelques semaines de l'élection présidentielle. Il a ainsi demandé à EDF d'augmenter de 20 terawattheures (TWh) le volume d'électricité nucléaire vendu à prix réduit à ses concurrents, pour le faire passer de 100 à 120 TWh à titre exceptionnel.

Cette mesure aura "un coût pour EDF compris entre 7,7 milliards et 8,4 milliards d'euros en fonction des prix de marché", avait indiqué le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Après cette annonce, les quatre principaux syndicats du secteur énergétique ont lancé un appel à la grève des salariés d'EDF mercredi.

J. Br. avec AFP