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Energie

L'Italie pense s'affranchir presque complètement du gaz russe à la mi-2023

Le gaz russe représente 45% des importations de gaz en Italie. Le pays se tourne vers d'autres sources d'approvisionnement.

L'Italie est obligée d'un point de vue éthique de cesser "bientôt" d'acheter du gaz russe, dont les revenus servent à financer la guerre en Ukraine, estime le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani dans un entretien publié jeudi.

"À mon avis, nous devrions bientôt interrompre pour des raisons éthiques les livraisons de gaz russe", a-t-il déclaré au quotidien La Stampa.

Le ministre effectue actuellement avec son homologue des Affaires étrangères Luigi Di Maio un périple de deux jours en Angola et en République démocratique du Congo pour conclure de nouveaux contrats d'approvisionnement et réduire ainsi la dépendance italienne au gaz russe, qui représente 45% de ses fournitures.

Grave erreur géopolitique

"Nous sommes en train de diversifier avec une grande rapidité nos sources" d'approvisionnement, a-t-il souligné. "Il est clair que l'Europe tout entière est fortement dépendante de la Russie pour le gaz, et cela représente une grave erreur géopolitique commise au cours des vingt dernières années".

"Il est inutile de penser pouvoir la résoudre en un mois. Mais d'un certain point de vue, c'est beaucoup d'argent, avec l'énergie nous donnons quasiment un milliard d'euros par jour à la Russie, et vous comprenez bien que nous finançons indirectement la guerre", a-t-il fait valoir.

Le ministre prévoit que l'Italie réussira à se passer du gaz russe d'ici 18 mois. Auparavant, il avait estimé que la péninsule avait besoin "entre 24 à 30 mois" pour y arriver.

"D'ici la seconde moitié de l'an prochain, nous commencerons à avoir une indépendance presque complète", a-t-il insisté.

Opération thermostat

L'Italie est l'un des plus gros consommateurs européens de gaz, qui représente 42% de sa consommation énergétique, et elle en importe 95%.

L'Italie s'est lancée dans une offensive diplomatique en Afrique pour sortir de sa dépendance au gaz russe : l'Algérie et l'Égypte avant Pâques, le Congo et l'Angola cette semaine, et le Mozambique en mai.

Le gouvernement s'est en outre attelé à mettre sur pied "l'opération thermostat", qui vise à faire baisser le chauffage d'un degré dans les écoles et administrations, et adopter une mesure équivalente pour cet été avec la climatisation.

Cette règle, qui s'appliquerait aussi aux foyers et aux sociétés privées, pourrait faire économiser quatre milliards de m3 de gaz par an, soit environ 14% du gaz importé de Russie, selon La Stampa.

OC avec AFP