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L'Europe peut-elle vraiment se passer de charbon russe?

Les Etats-membres de l'Union européenne devraient acter la fin des importations russes de charbon. Un embargo moins sévère que pour le gaz même si ça ne sera pas totalement indolore.

C'est une annonce attendue dans les heures ou les jours qui viennent. Sauf surprise de dernière minute, l'Union européenne devrait annoncer un embargo sur le charbon parmi les nouvelles sanctions contre le Kremlin. Un moindre mal tant la pression autour du gaz s'accentue pour des Européens bien incapables de se passer des gazoducs russes.

La moitié de la houille consommée vient de Russie

Sur le charbon, la situation est un peu moins complexe. D'abord, le terme recouvre plusieurs types de combustible en fonction de la part de carbone qu'il contient, allant du lignite à la houille en passant par charbons bitumeux. Le premier est produit par de nombreux pays européens dont l'Allemagne. En revanche, l'Europe importe massivement la houille de Russie: la moitié de la consommation des Etats-membres.

La France, peu consommatrice de charbon russe

Comme pour le gaz, la France est relativement épargnée par cette situation. D'abord parce qu'elle consomme très peu de charbon – il ne reste que deux centrales à charbon en France – et parce qu'elle importe la majeure partie de son charbon d'Australie.

Reste que certains pays européens, comme l'Allemagne, n'ont pas autant diversifié leurs sources d'approvisionnement. Mais les alternatives sont nombreuses: Australie, Etats-Unis, Afrique du sud…

"Le charbon russe peut être remplacé parce que les marchés mondiaux du charbon sont bien approvisionnées et flexibles", jugeait récemment dans un rapport l'institut Bruegel.

Enfin, la consommation européenne de charbon est en chute constante depuis des décennies. Ce qui n'est pas le cas du gaz…

Thomas Leroy Journaliste BFM Business