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Energie

Greenpeace accuse Totalenergies d'être impliqué dans 33 projets fossiles "catastrophiques pour le climat"

Si ces réserves encore contenues dans ces projets à fin 2022 étaient effectivement exploitées, le groupe pourrait "être responsable" de l'émission future de 93 milliards de tonnes de CO2, selon les "calculs estimatifs" de Greenpeace.

La major française Totalenergies participe à 33 projets de gaz et de pétrole "super-émetteurs" en gaz à effet de serre, accuse mercredi l'ONG Greenpeace dans une étude visant à démontrer une "logique d'expansion fossile" en contradiction avec les objectifs climatiques. Greenpeace estime qu'"en 2022, Totalenergies était impliquée, en tant qu'opérateur ou en tant qu'actionnaire, dans 33 projets d'énergies fossiles 'super-émetteurs'", c'est-à-dire, aux yeux de l'ONG, ceux qui sont susceptibles d'émettre au moins 1 milliard de tonnes de CO2 chacun.

"Catastrophiques pour le climat", ces projets aussi qualifiés de "bombes climatiques" "mettent en péril" l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris en 2015 de limiter le réchauffement de la planète à +1,5°c par rapport à l'ère pré-industrielle, dénonce Greenpeace.

Si ces réserves encore contenues dans ces projets à fin 2022 étaient effectivement exploitées, le groupe pourrait "être responsable" de l'émission future de 93 milliards de tonnes de CO2, selon les "calculs estimatifs" de Greenpeace, qui couvrent les émissions "en amont" (transport, extraction, transformation) et celles liées à la combustion de ces énergies par le consommateur final. En 2019, les émissions mondiales de CO2 ont atteint environ 60 milliards de tonnes, selon le Giec.

Totalenergies assure "répondre à la demande mondiale encore croissante"

A travers cette étude Greenpeace entend "apporter une contribution au débat d'intérêt général sur l'enjeu de l'expansion fossile", un sujet qui sera au coeur des débats de la COP28 dans un mois à Dubai (30 novembre au 12 décembre), souligne l'ONG, dont le rapport intervient aussi à la veille de la publication des résultats financiers de la major. A partir des données du cabinet de recherche en énergie Rystad Energy arrêtées à avril 2023, Greenpeace a retenu les projets dans lesquels Totalenergies est engagée dans au moins un actif - un projet étant un ensemble d'actifs pouvant impliquer plusieurs entreprises opératrices et/actionnaire. Ces projets se situent dans 14 pays, principalement le Qatar et les Émirats arabes unis, et 19 d'entre eux sont situés "à moins de 50 km d'une zone de biodiversité protégée", selon l'ONG.

Greenpeace accuse également la multinationale Totalenergies d'avoir continué après l'accord de Paris en 2015 à "s'engager dans une perspective d'exploration et d'ouverture de nouveaux champs pétroliers et gaziers", avec "l'acquisition de nouvelles licences d'exploration" dans "84 projets différents". "Nous continuons à investir dans de nouveaux projets pétroliers pour répondre à la demande mondiale encore croissante" et "au déclin naturel de nos champs actuels (4 % par an)", a réagi le groupe.

TT avec AFP