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Eolien en mer: Annick Girardin veut que la France rattrape son retard

Annick Girardin, ministre de la Fonction publique, invite les employeurs à respecter les règles.

Annick Girardin, ministre de la Fonction publique, invite les employeurs à respecter les règles. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Dans le Journal du Dimanche, la ministre de la Mer rappelle que la France est très en retard sur le développement de l'éolien offshore par rapport à ses voisins européens. Elle souhaite que 25% de l'électricité française soit produite en mer en 2050.

La France doit se lancer sans hésiter dans l'éolien en mer, et vite, car elle est en retard face à cette "révolution pour la transition écologique à l'échelle planétaire": c'est le message de la ministre de la Mer Annick Girardin dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche.

"Pourquoi la France se tiendrait-elle à l'écart d'une telle révolution ? Conservatisme, frilosité par rapport aux évolutions technologiques? Préférence pour d'autres énergies? Crainte de froisser les usagers traditionnels de la mer? Concurrence avec la pêche? Peur de dénaturer les paysages maritimes ? Mise en danger des trésors de biodiversité marine? Coût faramineux?", interroge-t-elle. Ces arguments sont parfois justifiés, parfois discutables, dit-elle.

Pourtant, "avec l'éolien en mer, c'est bien une révolution pour la transition écologique à l'échelle planétaire qui est en cours. La Chine l'a bien compris puisqu'elle deviendra à l'horizon 2025 le premier pays au monde par ses capacités de production d'électricité par l'éolien en mer", souligne la ministre. Fin 2019, le Royaume-Uni avait déjà posé 2225 éoliennes en mer, l'Allemagne 1469, le Danemark 559, contre une seule pour la France, regrette Annick Girardin, "alors que notre pays possède le plus grand gisement d'énergie éolienne en mer de l'Union européenne".

25% d'électricité produite en mer d'ici trente ans

Elle estime que "25% de l'électricité française pourrait être produite en mer" en 2050, avec 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en perspective pour la filière et 5000 emplois directs et non délocalisables. Un tel objectif de 25% serait en phase avec la stratégie européenne pour les énergies marines renouvelables présentée le 19 novembre, fait valoir la ministre.

La Commission européenne a ainsi dévoilé une feuille de route proposant de porter la capacité de production éolienne en mer en Europe de 12 gigawatts actuellement à 25 fois plus d'ici 2050. Pour l'atteindre, il faut "faire des choix (...) et agir dès maintenant", ajoute Annick Girardin, qui dit refuser "d'envisager des compromis concernant nos choix stratégiques".

Certes, reconnaît-elle, l'éolien en mer a "des impacts" sur "l'environnement et les ressources pêchées". "Mais nous restons exigeants, en les évitant autant que possible, en les réduisant lorsqu'ils sont inéluctables, en les compensant en dernier recours", assure-t-elle. "Nous savons qu'un projet industriel peut susciter beaucoup d'interrogations au moment de son élaboration et se révéler iconique au fil du temps. Le TGV ou le viaduc de Millau étaient loin de faire l'unanimité. Ils font aujourd'hui notre fierté. Je prends le pari que les parcs éoliens futurs connaîtront la même renommée".

P.L. avec AFP