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Energie

Electricité: le premier fournisseur alternatif 100% nucléaire renonce à lancer son offre

L'entreprise Isotope souhaitait promouvoir une électricité "propre" et "moins chère" mais la crise de l'énergie a tué le projet dans l'œuf.

On connaissait les fournisseurs d'électricité 100% renouvelables, Isotope avait fait le choix d'une offre atomique. La startup française s'était lancée en juin dernier dans une offre plutôt clivante: devenir le premier fournisseur d'électricité d’origine nucléaire.

Mais moins de 9 mois plus tard, l'entreprise jette l'éponge, avant même d'avoir lancé ses offres. "Nous ne pouvons malheureusement plus nous engager sur une date de commercialisation de nos offres et nous avons donc décidé de temporairement arrêter le développement de la société," explique sur le blog de l'entreprise, Simon Lembeye, co-fondateur d'Isotope. La faute à la crise de l'énergie qui secoue l'Europe depuis plusieurs mois et qui ne trouve pas encore de porte de sortie.

Flambée des prix

L'idée était plutôt originale: s'appuyer sur le parc nucléaire français pour proposer une énergie bas carbone et peu chère. D'autant que l'atome a de beaux jours devant lui dans l'hexagone avec la construction attendue de nouveaux réacteurs EPR d'ici 2040. Les bonnes nouvelles étaient mêmes venues récemment de Bruxelles qui incluait bien le nucléaire dans son projet de taxonomie verte.

Mais si Isotope comptait s'approvisionner auprès d'EDF via le système de l'Arenh, la startup devait aussi se fournir en partie sur le marché de gros. Et là, cela coince pour la petite entreprise puisque les prix ont atteint des sommets impressionnants: 5 à 6 fois le prix d'un an auparavant. "A court terme une petite structure comme la nôtre n’a d’autre choix que de s'approvisionner en grande partie sur les marchés" indique Simon Lembeye. "Les conditions du marché sont aujourd’hui bien trop défavorables pour pouvoir proposer des prix compétitifs avec les moyens qui sont les nôtres."

Isotope est donc en stand-by, en attendant de jours meilleurs.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business